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Economie

OMVS : Le temps de la refondation

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OMVS : Le temps de la refondation

Un déficit de 200 mégawatts à combler, des difficultés à mettre en valeur quelque 375.000 hectares de terres d’irrigation, le tout dans un contexte de crise énergétique et économique qui affecte tous les pays du monde, voilà en quelques mots, le survol de la situation que vivent les pays membres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs).

En ce début de millénaire, l’Omvs amorce une nouvelle manière d’exister pour ne pas perdre tous les acquis glanés au cours de ces trois décennies d’existence. Avant-hier lundi, quelques aspects de la note introductive qu’il a présentée à Mbour, à l’occasion de la réunion des comités nationaux et locaux de coordination, ont permis au Haut Commissaire de l’Organisation sous-régionale, M. Mohamed Salem Ould Merzoug, de revisiter les concepts et de camper le contexte de crise généralisée. Mais également, le mal développement qui caractérise le développement des pays de la sous-région en général et de l’Omvs en particulier.

Depuis sa création en mars 1972, l’Omvs s’est beaucoup modernisée, elle a certes consolidé ses fondements juridiques, mais cette évolution n’a pas été suivie d’effet pour ce qui est du niveau de vie des populations des pays membres. La création des comités nationaux et les comités locaux de coordination obéit à cet état de fait, après le constat qui a été fait sur l’énorme écart de niveau de vie qui séparait encore, 50 ans après les indépendances, le nord et les pays du sud.

Entre un taux d’analphabétisme toujours très élevé, un niveau de vie encore plus bas, « Il s’agit pour l’Omvs et ses Etats membres, de s’attaquer résolument au cœur même des problèmes du développement endogène et exogène du bassin du fleuve Sénégal, mais également de la dimension-participation de tous les acteurs de cet important et vital espace commun… » L’organisation sous-régionale est ainsi à la croisée des chemins, et l’espoir est permis si tous les acteurs mettent en valeur l’expertise et le savoir faire local tous ces gens réunis autour du bassin du Sénégal.

Analysant la situation présente et à venir, Mohamed Salem Ould Merzoug, a dit que « Depuis 2003, contre vents et marées, faisant fi des attitudes rétives des uns et des autres, nous avons profondément remanié notre approche d’aménagement par bassin, en l’insérant dans le renouvellement global de notre pensée. Il ne s’agit plus simplement de mettre le citoyen de l’Espace-Omvs au cœur du processus, plus question, selon lui également, de rester en tête à tête avec nous-mêmes et de nous regarder comme un modèle ordonné tel que l’avaient imaginé nos aînés, mais d’inventer au contraire de nouveaux paradigmes de programmation, de contrôle, de partage, de gestion de l’information et in fine, de conduite de nos projets et programmes. »

Le Haut commissaire d’ajouter que « Cette exigence de responsabilité est la seule apte à nous permettre de construire un vaisseau collectif pour mener les batailles contre les guerres, les relents nocifs des nationalismes ravageurs et d’arpenter les falaises de la modernité… »

Il s’agit d’une véritable refondation en marche au service d’un rêve né le 11mars 1972 à Nouakchott et d’une ambition rénovée, avoue le haut-commissaire de l’Omvs, selon qui, « Nous avons une chance historique de retrouver le chemin de l’audace et de la fidélité à nos valeurs anthropologiques dérivées de notre âme profonde fondamentalement généreuse… »

Dégager les nouvelles pistes ensemble

Hier en écoutant les propos liminaires de M. Merzoug, l’impression des participants venus de la Guinée, du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal, était de celle d’un retour aux concepts de base qui ont été à la base de la mise sur pied de l’Organisation sous-régionale. 1972-2007. Après 35 années de vie, l’Omvs amorce ainsi, peut-on lire de cette déclaration, le temps de la refondation, sinon des premières ruptures.

Longtemps laissée aux techniciens et otages de certains lobbies établis le long des rives du Sénégal et de la Mauritanie, l’organisation n’a pas joué le rôle qui devait être le sien. Cela en dépit des avancées qui ont été notées ici et là.

L’aveu de l’intellectuel, de l’universitaire et du sahélien tout court est une forme de symbole quand M. Merzoug affirme sans complexe, « Au cours du dernier quart de siècle, nos mythes se sont effrités un à un. La fameuse construction nationale s’est étiolée sur les murs de l’oligarchie, du patriotisme altéré par la flétrissure du néocolonialisme salvateur noyé dans le sang de la guerre froide, hier et présentement des archaïsmes résiduels et, aujourd’hui, l’Etat-nation impuissant devant la mondialisation marchande… »

Mais que faire face à tant de contraintes ? Beaucoup de choses n’ont été jusqu’ici faites que dans des proportions assez faibles en rapport avec les exigences de modernité et d’amélioration du niveau de vie requis pour les populations d’Afrique. « Le temps presse, » a semblé dire l’exposant du jour, selon qui, l’Afrique en général et les pays de la sous-région ont accumulé d’importants retards, dans la formation de leurs ressources humaines, la scolarisation des filles, l’accès à l’eau, pour espérer concurrencer les pays du monde développement. Et dans ce contexte, même le grand Nigeria malgré ses 120 millions d’âmes, peine encore à se mettre au niveau des pays émergents.

Le fossé s’est creusé et semble-t-il, on l’a laissé s’aggraver. L’heure est donc venue dans les différents pays de la sous-région d’en prendre conscience et d’engager une action commune.

Comités locaux de coordination

Une trouvaille pour redynamiser

C’est dans un contexte de crise et dans le but de faire adhérer à l’idée d’espace intégré et partagé que les Comités locaux de coordination ont été mis sur pied. Pour Habib Sy, Ministre d’Etat, ministre des Infrastructures et de l’Assainissement, « Le concept de Comité local de coordination a été imaginé et mis en place par l’Omvs dans le cadre de la réalisation du projet énergie de Manantali, notamment dans sa composante libération des emprises pour la construction du système de transport de l’énergie (ligne et postes). Cette implication des populations riveraines du Fleuve, dans le projet, à travers le Programme d’atténuation et de suivi des impacts sur l’environnement du projet Energie (Pasie) avait permis d’optimiser le tracé des lignes et de mener le projet en toute sérénité au grand bénéfice de nos pays », a souligné Habib Sy.

Le ministre d’Etat de confirmer l’aveu du Haut commissaire, « Il n’est aujourd’hui un secret pour personne que nos Etats pris individuellement et collectivement, ne parviendront pas à une maîtrise des éléments endogènes qui influent sur la ressource eau, que par une gestion efficace de l’environnement du bassin du fleuve Sénégal. Cette mission échoit, selon lui, à tous les acteurs vivants et intervenant dans cet espace vital. »

Il s’agit surtout de relever pour l’avenir immédiat ce défi du développement local avec les acteurs de la base, les associations, organisations non gouvernementales, les jeunes comme les moins jeunes. Le contexte est d’autant plus favorable que l’arrivée de la Guinée dans l’organisation depuis le 17 octobre 2006, a ouvert de larges perspectives à l’Omvs.

Pays agricole par excellence, la Guinée a souffert d’avoir été laissée en rade par le mouvement d’ensemble que vivait la sous-région. Elle y a ses responsabilités pour des raisons politiques et d’option de développement. Principal château d’eau de l’Afrique, ce pays qui abrite le massif du Fouta Djallon dont les versants du côté de Mamou n’ont été jusqu’ici que peu entretenus, revit un nouvel espoir dans son amorce de développement. Surtout dans le contexte de la réalisation du projet de barrage Kaléta en Guinée et de Sambagalou au Sénégal dans le cadre de l’ensemble Omvg.

Aujourd’hui, autant au niveau de l’Omvs que dans le cadre plus restreint de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie, ce pays a de quoi espérer des cadres attractifs et vitaux que constituent ces deux grands ensembles. La participation d’acteurs venus de ce pays permettra pour de bon une bonne mise à niveau de tous sur le long chemin de la croissance et du développement.

Avant-hier lundi, dans une sorte de remue-ménage collectif, c’est en somme ce qu’on pouvait retenir des déclarations des uns et des autres. Une manière de dire ensemble, « Nous avons assez parlé. Il faut passer maintenant des idées à l’action ». Les comités locaux ont dans ce contexte un rôle essentiel à jouer pour ne plus dire qu’on était pas au courant de tel ou tel autre projet.



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