Hier, vendredi, le bureau de l’organisation nationale des professionnels du bois (Onpb) tenait une conférence de presse afin de s’exprimer sur la situation de la filière face au problème des délestages. Une occasion d’évoquer le problème posé par la concurrence étrangère dans la filière bois.
«Les délestages constituent un crime de la Senelec envers la petite entreprise». Ces propos de Lat Deguène Faye, chargé de communication de l’Organisation nationale des professionnels du bois (Onp bois), illustrent la ligne radicale et le message d’alerte que les représentants de la filière bois ont choisi d’exprimer à l’occasion d’une conférence de presse tenue hier vendredi au Just for U.
Le président de l’association, Masseck Diop, a mis en avant «les préjudices énormes provoqués par les délestages pour les artisans sénégalais». Une situation qui si elle continue, «détruira une filière déjà à genoux». Ainsi, tout en attaquant vivement la Sénélec, accusée de «défier avec insolence et fanfaronnade le peuple tout entier», ou encore, d’être un «machin spécialisé dans les délestages permanents», les membres du bureau de l’Onp bois en appellent à «organiser un vaste mouvement pour amener la Senelec à prendre ses responsabilités devant les multiples difficultés et préjudices auxquelles elle nous a exposé». Cependant, même si l’Onpb s’interroge sur l’utilité d’engager une bataille juridique avec l’entreprise de Samuel Sarr, son chargé de communication affirme n’avoir aucunement tenté de contacter la firme, préférant passer par l’intermédiaire des services de l’Etat.
De plus, la conférence de presse organisée dans cette conjoncture de délestages, a aussi été l’occasion pour l’Onp bois de faire entendre sa voix sur «un problème plus profond». Ainsi, le président de l’organisation chargée de la défense des artisans sénégalais du bois, a fustigé la concurrence déloyale des importateurs de bois. «Ces non-Sénégalais qui, bien souvent, implantent des ateliers de production dans leurs scieries et commercialisent ensuite leurs produits, exercent une concurrence déloyale sur nos artisans nationaux.» Dès lors, comme l’explique le directeur de communication de l’Onp bois, il «s’agit pour le gouvernement de prendre des mesures pour limiter le rôle de ces non-Sénégalais à la seule fourniture en bois, de même que de lutter contre l’importation sauvage de meubles».
Des propos allant à l’encontre de la mondialisation, a fait remarquer un journaliste présent, provoquant la réponse cinglante de Masseck Diop qui a été jusqu’à exposer cette évolution comme «une affaire de nègres», qui «gobent tout ce que disent les toubabs». Une intervention saluée par ses collaborateurs par des applaudissements, retentissants comme en écho au malaise de toute une profession.
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