Le tourisme sénégalais, en dépit de la crise économique mondiale, se porte bien en termes d’investissements selon Doudou Diop, président de l’Organisation nationale pour l’intégration du tourisme sénégalais (ONITS), qui s’exprimait vendredi, en marge du salon de l’ONITS sur le tourisme sénégambien organisé en partenariat avec l’Association of Small Scale entreprises in tourisme (ASSET) de Gambie.
Doudou Diop a souligné, toutefois, que les petites structures touristiques au Sénégal ont plus souffert de la crise pour deux raisons : le manque de compétitivité accentuée par la hausse du coût du «fret aérien (qui) a doublé ».
«Le choc de la crise, nous les petites entreprises, l’avons ressentie tout simplement parce qu’on n’est pas compétitifs », a-t- il déclaré.
Doudou Diop a aussi estimé qu’au-delà des structures touristiques, la destination Sénégal de façon globale, a ressenti beaucoup plus la crise que d’autres destinations qui sont «déjà beaucoup plus compétitives». La crise étant mondiale, «le pouvoir d’achat des clients des pays émetteur du Sénégal a forcément chuté ».
L’investissement dans les infrastructures se poursuit, cependant. «Au Sénégal, on voit aujourd’hui, les petites structures qui sont en train d’être construites, à l’arrière pays et à Dakar, les hôtels sont en train d’être montés », souligne le président de l’ONITS.
Il insistant sur la nécessité de faire la part des choses entre le «vecteur économique » et «les problèmes» qui s’y greffent. «Il ne faut pas faire d’amalgame entre un vecteur économique qui est sain et les problèmes qui sont partie intégrante du vecteur», dit-il notamment.
Mohamed Diémé, le représentant du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, interrogé par Kanal150, a abondé dans le même sens. «Bien que nous n’ayons pas toutes les potentialités, tous les moyens qui nous permettent de faire une bonne promotion ciblée et généralisée, nous nous tirons d’affaire face à la crise avec nos maigres moyens », a-t-il déclaré.
Au nombre des mesures prises par le gouvernement pour booster le secteur, M. Diémé cite les Merveilles du Sénégal (une initiative visant à visiter toutes les régions du Sénégal), l’assainissement du secteur, l’allègement de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), le crédit hôtelier en partenariat avec le secteur privé et informel, etc.
Selon notre interlocuteur, la meilleure façon de redynamiser le secteur n’est pas forcément d’injecter de l’argent mais de prendre des initiatives adéquates. «Ce n’est pas toujours l’argent qui fait le monde du tourisme, ce sont des initiatives».
Les universitaires tentent aussi par leurs travaux d’aider l’épanouissement du tourisme au Sénégal et en Afrique de l’ouest. C’est le cas des chercheurs de l’Institut fondamentale d’Afrique Noire (Ifan ).
Ainsi, le chercheur Mme Binta Sène Diouf qui anime le réseau dynamique touristique en Afrique de l’ouest au département de géographie de l’Institut a décliné l’apport de son équipe. Les universitaires, selon ses explications, s’occupent des recherches sur le terrain, afin de donner une « nouvelle vision au tourisme ». Ils produisent également des cartes et des guides qu’ils «proposent aux décideurs pour pouvoir aider à développer le secteur du tourisme».
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