Comme attendu, après le passage devant le Groupe consultatif des bailleurs à Paris, le mois dernier, le Fonds monétaire international (Fmi) vient d’approuver pour le Sénégal un nouveau programme dont l’application sera étroitement contrôlée, relate Rfi. Programme dit sans décaissement, dont le Sénégal est le premier pays au Sud du Sahara à bénéficier, le maître mot en sera maîtrise du déficit budgétaire. Et devant le Conseil d’administration, Dominique Strauss Kahn, Directeur général du Fmi, a précisé que cela passe par la réduction des dépenses de l’Etat, avec en priorité la restructuration du secteur de l’énergie lourdement déficitaire. Mais cela passe aussi, a-t-il insisté, par le maintien d’un bon niveau de recouvrement des taxes, en veillant par exemple à ce que le projet de vaste Zone économique spécial, pour attirer les investisseurs, rapporte des recettes à l’Etat.
Autre axe clé de cette feuille de route, selon le Directeur général du Fmi, stimuler le secteur privé avec en tête de liste le paiement par l’Etat de son importante dette vis-à-vis des entreprises. Dominique Strauss Kahn a également insisté sur la transparence et la bonne gouvernance, notamment dans le projet de nouvel aéroport international qui était l’une des conditions d’approbation du nouveau programme. D’après lui, des efforts ont été consentis dans ces différents domaines, qui ont permis d’aboutir à un accord, mais ils devront être poursuivis pour éviter de nouvelles chutes de la croissance et lutter contre la pauvreté.
Voilà définie la feuille de route dont le respect permettra au Sénégal de pouvoir bénéficier des promesses d’importants financements que le Groupe de Paris a déclinées tout récemment. C’est un corset que le Fmi applique à l’économie sénégalaise pour en contrôler les dérives, surtout budgétaires. Le gouvernement semble en tout cas anticiper sur ces mesures, lui qui a décidé de réduire le train de vie de l’Etat, de rogner les salaires des fonctionnaires, dans le cadre de la lutte contre la flambée des prix des denrées et pour dégager des fonds de solidarité aux plus démunis. Concernant la société d’électricité, il est prévu de distinguer prochainement les activités de production, de transport et de distribution de l’énergie. Pour dire que l’Etat a engagé la bataille de la transparence et de la bonne gouvernance, sous le regard vigilant du Fmi. Obligé de se ranger ou de périr.
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