Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Economie

TROUVAILLE - Pour financer ses bassins de rétention : Le gouvernement “gonfle” le Sénégal

Single Post
TROUVAILLE - Pour financer ses bassins de rétention : Le gouvernement “gonfle” le Sénégal

Dans son souhait de construire des bassins de rétention dans chaque localité du pays, le gouvernement, par ses ministres concernés, donne des chiffres démesurés, qui poussent à s’interroger sur ce qu’il souhaite faire de la forte marge bénéficiaire qu’il pourrait dégager

Le Premier Ministre Macky Sall procède à l'empoissonnement d'un bassin de rétention à Mont Rolland, dans le département de TIVAVOUANEL’ambition des dirigeants politiques du Sénégal de couvrir le pays de bassins de rétention cacherait-elle un nouvel artifice pour se faire de l’argent sur le dos des bailleurs de fonds ? La question se pose depuis samedi dernier, après avoir entendu les ministres Farba Senghor de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, et El Hadj Diouf, chargé des bassins de rétention exposer leurs souhaits.

Le samedi dernier, lors de l’atelier organisé conjointement par l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) et le Centre international d’agriculture biosaline (Icba), sur l’état de la recherche sur l’agriculture biosaline, le ministre de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, a donné une idée de l’ampleur des tâches qui attendent les autorités. Selon ses dires, sur les instructions du Chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, «le Programme national des bassins de rétention vise la construction de bassins de rétention dans 24 000 villages, pour la valorisation des eaux de ruissellement au niveau villageois, à partir d’ouvrages de faible capacité». Ce qui fait, complète le ministre El Hadj Diouf, «un bassin par village, comme nous le disons dans le slogan».

MM. Senghor et Diouf qui s’exprimaient dans un atelier organisé en marge de la réunion annuelle de la Banque islamique de développement (Bid), à l’hôtel Méridien, n’ont pas caché qu’ils souhaitaient que ladite Banque participe concrètement au financement de ces ouvrages. M. Farba Senghor, précisant qu’un bassin de rétention coûtait 70 millions de francs Cfa, dira que seuls 200 bassins ont pu voir le jour, sur les 24 000 projetés. De son côté, le ministre du réseau hydrographique national, dira : «Nous avons identifié les sites appropriés et conçu des projets bancables de construction sur toute l’étendue du territoire. Il ne nous manque que le financement.» La question que se sont posés les personnes qui ont suivi les ministres du président Abdoulaye Wade, était de savoir où ils comptent établir leurs 24 000 bassins de rétention. S’ils devaient s’en tenir à leurs chiffres, il y aurait en moyenne deux bassins de rétention par village du Sénégal. Car si l’on se base sur les enquêtes réalisées, entre autres, sur la situation des ménages sénégalais, par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), ancienne Direction de la Statistique et de la prévision, et qui ont servi de base pour la confection de documents comme la Stratégie de croissance accélérée (Sca), le Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (Dsrp) ou pour des projets comme le Programme national d’eau potable et d’assainissement pour le millénaire (Pepam), le Sénégal compte une moyenne de 14.000 villages et hameaux.

LAPSUS CALCULE ?

C’est ce chiffre qui a jusqu’à présent servi de repère pour déterminer le niveau atteint par l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) dans l’électrification rurale par exemple. C’est aussi sur ces données que se réfère la Société nationale des télécommunications (Sonatel), pour déterminer le taux de couverture en téléphonie rurale qu’elle compte réaliser. D’où les interrogations des observateurs qui ont relevé le lapsus des ministres de la République. D’ailleurs, comme pour rattraper ces derniers, M. Mohamed Thiam, directeur du génie rural et des bassins de rétention au ministère de Me Diouf va relativiser en déclarant, à la suite de ses supérieurs : «La volonté est de construire 24 000 bassins. Mais nous pourrions réduire nos ambitions à 14 000 bassins. Si nous réussissons cela, nous pourrions être satisfaits.» Une manière de dire qu’il y a une vallée entre la réalité du terrain et les discours de propagande.

A ce propos d’ailleurs, certains observateurs se posent la question de savoir si cet amalgame n’est pas destiné à induire sciemment les bailleurs de fonds en erreur. «Ils déclarent chercher le financement de 24 000 ouvrages, en sachant qu’ils ne vont pas en réaliser 14 000. Une fois tous les villages équipés, ils pourraient aisément destiner le reste de l’argent ainsi acquis, vers d’autres activités non avouables», spécule-t-on.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email