Dakar, 2 mai (APS) - Les entreprises en difficultés feront l’objet d’’’un audit contradictoire’’ mené de concert avec les travailleurs, en vue de connaître la nature de leurs problèmes et de réfléchir sur les moyens de les solutionner si possible, a annoncé le président Abdoulaye Wade.
Le chef de l’Etat qui recevait vendredi au Palais les cahiers de doléances des organisations syndicales, a précisé que l’objectif visé à travers cet audit est de ’’savoir d’où viennent les difficultés’’ de ces entreprises.
Il a ajouté : ’’Si ce sont des difficultés conjoncturelles, on peut aider l’entreprise à franchir ces difficultés et à aller plus loin. Mais quand les difficultés sont congénitales, il ne reste plus qu’à laisser l’entreprise mourir de sa belle mort, et résoudre le problème des travailleurs (…) parce qu’ils ne sont pas les auteurs, ils ne sont que des victimes de la pratique de certains patrons’’.
Répondant aux doléances des organisations syndicales qui demandaient une aide aux entreprises en difficulté, le chef de l’Etat a indiqué que les choses ne sont pas aussi simples qu’on le croit.
’’On dit : il faut aider les entreprises en difficulté et sauver l’emploi. C’est à voir, ce n’est pas évident’’, a fait remarquer Abdoulaye Wade.
Selon lui, le principe n’est concevable que ’’si une entreprise est en difficulté’’ par notamment le fait de ’’l’insuffisance de la demande (…)’’. ’’Mais lorsqu’un patron a pillé son entreprise. (…) Il n’est pas en prison. Et nous on nous demande de donner de l’argent à l’entreprise, je dis : non’’, a martelé le président Wade.
’’Il faut que toutes les voies soient utilisées d’abord pour savoir comment cette entreprise en est venue à cette situation’’,a-t-il ajouté avant de souligner qu’en regardant de près la situation de certaines entreprises en difficulté, ’’on a l’impression que c’est une situation organisée’’.
Le président de la République estime que les travailleurs doivent savoir qu’il n’est pas normal qu’un chef d’entreprise ‘’mette sa boîte en difficulté’’ pour ensuite en vouloir faire porter le chapeau à l’Etat. Ainsi, dans certaines situations, ’’il vaut mieux laisser l’entreprise mourir pour aider les travailleurs directement’’, quitte, a-t-il relevé, lorsque l’entreprise est ’’viable’’ d’aider ensuite les employés à en assurer la reprise.
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