Affaire de viol dans une caserne de gendarmerie : Les gendarmes présumés violeurs devant la barre le 28 juillet prochain

Les auxilliaires gendarmes Auguste Dema, Boubacar Mballo et El Hadj Amadou Sagne, prévenus de viol sur la dame Fatou Bâ, femme d'un gendarme comme eux, comparaîtront le 28 juillet prochain devant la barre du tribunal militaire de Dakar. Ils risquent entre 5 à 10 ans de prison ferme.

L'affaire des trois gendarmes accusés de viol sur la femme de leur collègue de Saint-Louis, a été enrôlée pour être jugée le dernier vendredi du mois de juillet. C'est ce délicat dossier que les services de l'enrôlement du tribunal régional, dont il est l'émanation, ont inscrit au menu du tribunal militaire qui siège, en effet, une fois par mois. Rarement sur la sellette, la justice militaire va sans doute vivre de grands moments avec ce ‘fait divers’ scandaleux dont se seraient rendus coupables des éléments d'un corps aussi prestigieux que celui de la gendarmerie. Il faudra certainement remonter au fameux procès du sergent-chef Thiendella Ndiaye, une affaire collatérale à la mort tragique et rocambolesque de l'étudiant Balla Gaye.

Présidé par un magistrat flanqué de deux assesseurs militaires dont la désignation est fonction du grade du ou des prévenu (s), le tribunal militaire est compétent pour juger les infractions aux lois et règlements de la vie militaire, mais également pour connaître de toute infraction de droit commun qu'un militaire arriverait à commettre dans l'enceinte de la vie en troupes. C'est le cas des auxilliaires Auguste Dema, Boubacar Mballo et El Hadj Amadou Sagne prévenus de viol sur la dame Fatou Bâ, femme d'un gendarme comme eux.

Les mis en cause ont en effet reconnu avoir, tour à tour, eu des relations sexuelles avec la dame, mais s'empressent d'ajouter qu'elle était consentante. Ce que cette dernière écarte complètement ajoutant même dans sa déposition qu'elle a eu à repousser à maintes reprises les avances de l'un d'entre eux.

Toujours est-il qu'au-delà de la constance des rapports intimes sur lesquels convergent toutes les déclarations, deux témoignages ont manifestement déterminé les enquêteurs à déférer les mis en cause au parquet le 14 juin dernier, date de leur placement sous mandat de dépôt. Il s'agit des dépositions des gendarmes Mamadou Danfakha et Ahamadou Djité Diallo qui ont tous les deux affirmé avoir entendu des cris sortir de la chambre où se déroulaient les faits. En particulier le premier soutient, sans embages, ‘avoir vu la fille rentrer dans la chambre et que c'est sur insistance de Mballo qu'elle a fermé la porte.’

Tout l'enjeu du procès du 28 juillet, comme du reste c'est la question pour la plupart des cas de viol, tournera donc autour de l'élucidation de cette question de consentement de la présumée victime Fatou Ba.

En attendant, il reste que le viol simple ou viol commis sur une personne majeure est puni d'un emprisonnement de 5 à 10 ans.