BOEING - Une vitre qui éclate en plein vol : Un accident très rare et improbable

Les histoires d’accidents d’avion n’ont encore que très peu enregistré des histoires de vitres ou de hublots qui explosent en vol. Cela, parce que ces éléments sont réalisés de manière à offrir une sécurité et des garanties suffisamment grandes pour que l’on puisse poursuivre son vol pendant longtemps avant que l’irréparable ne puisse se produire, assurent des connaisseurs.

Il est extrêmement rare de voir le pare-brise d’un avion se briser en plein vol. Un pilote de ligne, travaillant sur un Boeing quasiment du même type que celui de l’avion présidentiel, explique que ce genre d’avion comporte, du côté du cockpit, des vitres comprenant trois couches. S’il peut arriver que l’une de ces couches se fissure ou éclate en vol, il est extrêmement difficile que l’accident se produise pour les trois couches en même temps. Et quand une seule de ces vitres présente des fissures ou se fend nettement, les deux autres offrent une sécurité assez grande pour permettre de mettre fin au vol en toute sécurité.

Ce spécialiste ajoute : «Cela m’est arrivé à moi-même, au moins à deux reprises.» Une fois, avec la vitre externe et l’autre fois, avec celle interne. Et dans les deux cas, il s’est dépêché de mettre en application les mesures de sécurité prévues dans ce genre de circonstances. Il s’agit d’abord de descendre à moins de 25.000 pieds. «Un appareil qui ne serait pas en mesure de descendre à moins de 25.000 pieds en cas d’accident de ce genre, ne devrait pas se voir délivrer d’autorisation de vol». Cette mesure permet d’éviter une éventuelle dépressurisation de l’appareil, avec le risque ultime d’explosion en vol. Si la fissure est importante et ne permet pas de poursuivre le vol en toute sécurité, l’avion essaie de gagner rapidement le plus proche aérodrome.

L’occurrence d’un hublot ou d’une vitre qui éclate en plein vol ne peut être due qu’à un choc violent. A certaines altitudes, cela pourrait être le fait d’oiseaux migrateurs, dont «il arrive que certaines espèces volent particulièrement haut», indique le pilote. Pour le reste, les fissures du verre ou du plexiglas peuvent être provoquées par la chaleur du système électrique de l’avion. Par ailleurs, précise le spécialiste, certains éléments du fuselage sont chauffés de manière à repousser les oiseaux qui sont parfois tentés de s’y poser, en vol ou au sol. De même, à des altitudes élevées, 30 000 ou 40 000 pieds, qui sont celles des vols de croisière des Boeing, il est courant que l’air ou les nuages forment de la glace, qui contribuent à geler les éléments extérieurs de l’appareil, qui pourraient aussi, à une certaine pression, se fissurer. Néanmoins, une vitre d’avion est un élément si lourd qu’il ne se fend pas si facilement. La vitre d’un avion de type Boeing 727 ou 737 pèse environ 25 kg, et n’est pas sujette à des accidents de manière courante, quand elle est bien entretenue. Néanmoins, même les choses les mieux conçues et les mieux protégées peuvent subir des avaries et il arrive que ces vitres, ou des hublots d’avions se fendent ou se fissurent.

Cela dit, un certain nombre de personnes bien informées sur les questions de l’aéronautique, indiquent qu’une simple fissure sur la vitre ou le hublot ne suffit pas pour que le pilote juge nécessaire de vider ses réservoirs et décide de se poser en catastrophe. Il faudrait que d’autres considérations interviennent. Or, pour ce qui est de la Pointe de Sangomar, les éléments d’information ne sont pas suffisants pour expliquer les décisions de l’équipage qui est, tout le monde le reconnaît, suffisamment expérimenté.