EL HADJI DIOUF S’OFFRE UNE AUDIENCE SPECIALELe parquet fait marche arrière et requiert trois mois de sursis

C’est le 17 janvier prochain que le footballeur international sénégalais, El Hadji Ousseynou Diouf, poursuivi pour coups et blessures volontaires, par l’ex-épouse de Khalidou Fadiga, Aïssatou Bâ dite Aïcha sera fixé sur son sort. Et si le tribunal suit le réquisitoire du procureur, il risque trois mois de prison assortis de sursis. L’avocat de la victime demande trois millions de dommages et intérêts. Les conseils du footballeur de leur côté demandent la relaxe pure et simple. Le fond du problème entre Aïssatou Bâ, ex-épouse de l’international sénégalais, Khalidou Fadiga et El Hadji Ousseynou Diouf de l’équipe nationale du Sénégal n’a rien à voir avec le délit de coups et blessures volontaire qui ont été à l’origine de sa comparution devant la barre du tribunal correctionnel de Dakar, hier. C’est du moins ce qu’à faire savoir le footballeur devant le tribunal. « Aïssatou Bâ était une amie à moi. D’ailleurs c’est moi-même qui l’ai présentée à Fadiga. Mais, depuis la rupture de ses relations avec Fadiga, elle m’en veut. Parce qu’elle pense que j’ai été à l’origine » raconte El Hadji Diouf. Toutefois, le prévenu reconnaît avoir dit un jour à son ami de faire attention avec Aïssatou Bâ. Car, révèle-t-il, « au moment où, elle sortait avec Fadiga, elle sortait également avec Salif Diao. Ce qui avait créé des problèmes entre Diao et Fadiga. Elle sortait aussi avec le footballeur camerounais Mbami ». Toujours dans ses révélations, El Hadji Diouf soutient un jour que Fadiga lui a dit que la femme de Japhet Ndoram, footballeur tchadien, l’a appelé pour lui demander de dire à sa femme de laisser son époux. Voilà, l’origine de la brouille entre Aïssatou Bâ et moi » fait savoir El Hadji Diouf, avant de préciser qu’il ne lui a jamais donné une gifle. Des déclarations battues en brèche par la victime qui s’est dit choquée par les propos tenus par son ex-ami.

Dans la chaleur du Casino

« Je suis choquée par les propos de El Hadji Diouf. Surtout qu’à l’époque, je me sentais mal pour avoir passer une grossesse toute seule avant d’accoucher par voie césarienne ». Selon la victime, le jour des faits, El Hadji Diouf l’a traité de tous les noms d’oiseaux à travers le micro du Disk Jockey de la boîte avant de lui verser dessus une tasse de champagne. Seulement devant la barre Aïssatou Bâ a carrément varié dans ses déclarations. Car, à la police, elle avait dit que, « c’est El Hadji Diouf qui a conseillé à Fadiga de ne pas reconnaître son enfant. Tout en le conseillant d’aller faire des tests Adn ».

Variations des témoignages

Ousmane Diouf, responsable de la sécurité au Casino du Cap-vert qui a été entendu à titre de témoin déclare qu’il n’a pas vu le joueur de Bolton giflait la fille. Au contraire, dit-il, c’est Aïssatou Bâ qui avait commencé a balancé des bouteilles de champagne à El Hadji Diouf. Babacar Kondé abonde dans le même sens en soutenant que El Hadji Diouf ne l’a pas touché. Dans ses déclarations, le prévenu, déclare avoir « poussé la fille au moment où elle s’apprêtait à sortir une bombe neutralisante avant de l’asperger dans la boîte ».

Certificat médical

Le document médical versé dans le dossier de la victime Aïssatou Bâ a été qualifié de faux par les conseils du sociétaire de Bolton. D’abord Me Demba Ciré Bathily un des avocats de El Hadji Diouf, explique que la fille qui a une incapacité temporaire de travail de 21 jours a été aperçue le lendemain des faits au Casino. Une information confirmée par le réceptionniste, Boubacar Kondé. Alors que, El Hadji Amadou Gnagna Thiam, biologiste à l’hôpital de Fann, raconte que, Aïssata Bâ était venue le voir pour qu’elle l’aide à avoir un certificat médical de 21 jours. « Ce jour-là, Aïssatou Bâ, m’a dit que le boutiquier de leur coin lui a donné un coup de tesson de bouteille au niveau du cou. Lorsque je lui ai dit que je ne pouvais pas lui délivrer un certificat médical, elle m’a fait savoir qu’elle est prête à payer le prix. J’ai refusé de prendre son argent tout en le mettant à la disposition du médecin. Finalement, elle est partie en disant qu’elle ne pouvait pas rester là à attendre le médecin », explique le biologiste. Me Pape Sène, avocat de El Hadji Diouf, souligne que le certificat médical, n’a rien de sérieux dans son contenu et dans son contenant. « On ne doit pas faire de la justice une machine judiciaire pour se faire un nom ou de l’argent », tonne Me Sène.

Cabale

Pour Me Antoine Mbengue, un des conseils de El Hadji Diouf, il s’agit d’une cabale montée contre El Hadji Diouf par la jeune fille. Car, elle le cite comme étant derrière la rupture de ses relations avec Fadiga. Pour preuve, souligne l’avocat, « elle a consacré une page et demie dans son interrogatoire à la police pour ne parler que de ses relations avec Fadiga ». Son confrère, Me Demba Ciré Bathily, abonde dans le même sens en révélant que la vie de la fille, ne se résume qu’à se rapprocher des stars pour se remplir les poches. « Elle et sa sœur ne vivent que de cela. Et le patron de l’ex-journal Frasques qui sortait avec sa sœur, Bineta Bâ, traitait El Hadji Diouf de tous les noms d’oiseaux à travers son journal et rien que pour leur faire plaisir. Mais, aujourd’hui il les a quittées et s’est marié avec une autre fille. Comme Fadiga a fait avec elle », note l’avocat dans sa plaidoirie. Au moment où, Me Dior Diagne, avocate de El Hadji Diouf, insistait sur le fait qu’aucun des témoins n’a dit avoir vu Diouf gifler, Aïssatou Bâ, « sauf sa cousine Tacko Camara ».

Avertissement

Le procureur de la République dans ses réquisitions a requis trois mois assortis de sursis pour le footballeur El Hadji Diouf à titre d’avertissement. Au moment où, Me Doudou Ndoye, avocat de la victime demande trois millions de francs Cfa à titre de dommages et intérêts. Mes Dior Diagne, Antoine Mbengue, Pape Sène et Demba Ciré Bathily de leur côté demandent la relaxe pure et simple de leur client. Délibéré le 17 janvier prochain.