Ôter une vie au prix de 15.000 francs. Cela paraît invraisemblable ; c’est pourtant ce qu’ont fait les dames Mariétou Guèye et Khady Sy. En effet, Khady Sy 25 ans, enceinte de 2 mois n’a trouvé rien d’autre à faire que d’aller voir une « connaissance » pour avorter. Le pire, c’est que Mariétou Guèye, la dame en question, est loin d’être une femme de l’art. Elle est tout simplement une…domestique (vous avez bien lu). Qu’est-ce qui a bien pu pousser Khady Sy à aller voir une employée de maison pour se faire avorter et non une infirmière ? L’explication, c’est elle-même qui la donnera à la barre du Tribunal : « c’est une amie qui m’a mise en rapport avec elle. Elle m’avait dit qu’elle a l’habitude de le faire ». Poursuivant ses déclarations, Khady ajoute : « quand je me suis rendue à son domicile à Rufisque, elle m’a conduit dans sa chambre. Je me suis couchée sur le lit et elle a pris quelque chose de pointu, de couleur verte qu’elle a mise dans mon sexe ainsi que du « poftane ». Ensuite, elle m’a donné deux tablettes d’amoxilline que je devais prendre après ». Voilà, la pratique indiquée, selon « l’avorteuse » Mariétou Guèye, pour ôter une vie à un enfant dans le ventre de sa mère. Et, tout cela pour la modique somme de… 15.000 francs. D’ailleurs, la dame Khady Sy n’avait même pas toute cette somme sur elle. Elle ne lui remettra finalement qu’un billet de 5000 francs et un de ses habits. Devant le récit accablant et irritant, Mariétou Guèye avait d’abord adopté la dénégation systématique avant de se rétracter et de reconnaître sa culpabilité. Pour justifier son geste, elle soutient qu’elle voulait l’aider. Quant à la dame Khady Sy, elle reconnaît avoir commis une erreur, « nul n’est parfait et je reconnais avoir mal agi ». Mais il y a autre chose, à en croire l’avocat de celle-ci. En effet, surveillante dans une école maternelle, Khady Sy a trois enfants en charge. Divorcée, elle est abandonnée par son mari. Il s’y ajoute que, toujours selon l’avocat, en apprenant la grossesse de la dame, son amant qui avait au début reconnu la paternité de l’enfant, avait finalement fui « ses responsabilités ». Ce qui fait, dira-t-il que la dame a paniqué. Tout de même, reconnaît la défense, « elles ont violé la loi et ce n’est pas normal ». Ainsi, les conseils des prévenues ont demandé la clémence du Tribunal. Le Procureur ayant requis la peine d’un an ferme pour toutes les deux, le Tribunal a finalement distribué les peines, condamnant Khady Sy a 2 mois ferme et Mariétou Guèye à deux ans dont 6 mois ferme. La mansuétude du Tribunal arrive comme une seconde perche tendue à Khady Sy qui, quelques jours après avoir subi ce « traitement pour avortement », a été retrouvée dans la rue, couchée au sol et souffrant le martyre. Elle a été « sauvée » par des passants.
Faits-Divers
ENCEINTE DE DEUX MOIS : Khady Sy, 25 ans, se fait avorter par une… domestique
Mariétou Guèye est employée de maison. Cependant, au lieu de se limiter à son boulot, elle s’est mué en praticienne de la médecine, se permettant de faire avorter la dame Khady Sy enceinte de deux mois. La loi sur l’avortement n’étant pas encore d’actualité au Sénégal, le couperet de la justice s’est finalement abattu sur leur tête.
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