INCENDIE - De l’encens au roussi à Sédhiou : Plusieurs centaines de milliers de francs perdus

Comme à l’accoutumée, Madame Gano née Tida Sadio avait placé son encensoir à gauche de l’entrée de la chambre à coucher. Elle y avait jeté quelques morceaux d’encens pour parfumer l’espace conjugal. Sans s’attendre au pire, elle ferma fenêtres et portes pour se rendre au restaurant qu’elle tient dans le voisinage. Derrière elle, le malheur commençait à prendre forme. Sous l’effet de la chaleur, les rideaux, qui se balançaient, à côté des braises, prirent feu. Ceux qui étaient dans les autres chambres de la maison ne s’étaient rendu compte de rien. Ce sont les passants qui, alertés par la fumée noire qui se dégageait du toit, crièrent au secours. Ils eurent la présence d’esprit de lancer un communiqué à travers les ondes d’une radio de la place. Du coup, la maison était noire de monde. Chacun se voulait utile. Mais, comme il y avait partout des grilles de protection, il a fallu défoncer les portes et le toit. De là-haut, ils projetèrent des trompes d’eau pour atteindre les flammes, qui consumaient le plafond fait de nattes de rônier. Il a fallu plusieurs minutes voire des heures pour maîtriser les dévorantes flammes qui avalaient tout, sans pitié. Les dégâts sont évalués à plusieurs centaines de milliers de francs Cfa. Même le matériel qui a pu être sauvé est presque hors d’usage à cause de la précipitation à vouloir tout épargner. Cet incendie, le énième du genre, remet sur la table des autorités l’éternelle doléance des populations à implanter un camp de sapeur pompier dans la capitale du Pakao ; celui de Kolda n’a même pas dans son programme le secteur Sédhiou. C’est pourquoi cela n’a traversé l’esprit de personne de faire appel à eux. Cette marginalisation du département l’expose à toutes les catastrophes. La famille Gano, victime innocente de ce mépris des autorités, mérite l’attention de la solidarité nationale. M. Gano, professeur de mathématiques au Cem Amadou Mapathé Diagne, pour retrouver son équilibre psychologique, a peut-être besoin d’une assistance morale et matérielle des autorités locales et nationales.