Ndiogou Thiam aura appris à ses dépens, qu’on ne joue pas au faux Consul, sans y laisser des plumes. Il a été attrait hier devant la barre du tribunal des flagrants délits pour escroquerie au visa. Maître coranique âgé de 87 ans, habitant à Guediawaye, Ndiogou Thiam, en complicité avec le défunt Kéba Dramé, abusait ses clients en leur faisant miroiter qu’il pouvait, par ses relations leur obtenir sans difficulté le visa de sortie du territoire. C’est ce discours que M. Thiam servait à ses futurs plaignants. Avec Lamine Mendy et Malang Djigo, il a utilisé la même ficelle. Son discours tenait en ses mots si on en croit ces derniers : « Je suis très proche du Vieux (Ndlr : Abdoulaye Wade), certes, il ne m’a pas confié de poste dans le Gouvernement et l’Administration, mais il ne me refuse rien donc je peux lui demander autant de visas que je veux ».
Interpellé sur cette déclaration, le vieux Ndiogou Thiam, a nié les faits qui sont reprochés avant d’apporter un bémol à une partie de ses dénégations. « Si Kéba était vivant je ne serai pas là » lance-t-il, avant de soutenir avoir commencé à rembourser certaines parties civiles impliquées dans le dossier. Pourtant M. Thiam s’était dès le départ évertué à nier l’identité de ces deux victimes pour finir par reconnaître devant la barre avoir remis, sous la pression du parquet avoir remis 50.000 F CFA au sieur Malang Djigo.
Les faits demeurent constants que « M. Thiam est le cerveau de l’escroquerie » pour la partie civile qui estime dans ce cas « il doit payer pour cet acte ». Elle lui réclame alors en plus de 50.000 F CFA pour dommages et intérêts pour chacune des parties civiles, les sommes de 575.000 Fcfa et de 475.000 Fcfa à remettre respectivement aux sieurs Mendy et Djigo.
Dans le même élan, le Parquet a demandé la condamnation de M. Thiam à 6 mois dont 45 jours ferme. Le maître de poursuites a sollicité cependant, de la part du tribunal de tenir compte de l’âge et de la situation particulière du prévenu.
Pour sa part, la défense a estimé exagérée la peine requise par le parquet. Elle souhaite l’application extrêmement bienveillante de la loi pénale pour son client. Pour Me. Assane Sow, « s’il y a délit, ce sont les parties civiles qui en sont la cause car ce sont elles qui sont allées à sa rencontre ». Poursuivant sa plaidoirie, l’avocat estime qu’il n’y a aucune contradiction dans les déclarations du mis en cause. Me. Moustapha Dieng a plaidé pour convaincre le tribunal de la bonne foi de son client. « Il est le président national des arabisants du Pds. C’est un notable » souligne –t-il avant de préciser qu’« il n’est pas le cerveau. Il n’a pas initié l’opération ». Emboîtant le pas à ses confrères, Me. Kane, a lui aussi demandé l’application extrêmement bienveillante de la loi.
Ndiogou Thiam a finalement été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. Il a été condamné à 6 mois assortis de sursis et à payer en totalité la somme de 1.050.000 Fcfa aux parties civiles Lamine Mendy et Malang Djigo pour tous causes et préjudices confondus.
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