SAINT-LOUIS: Accusée d'infanticide, Dié Ndiaye condamnée à 5 ans de travaux forcés

L'infanticide, devenue un fait de société récurrent, était l'affaire examinée ce mardi, à la Cour d'assises de Saint-Louis. L'accusée Dié Ndiaye, née le 11 octobre à Touba, a écopé de 5 ans de travaux forcés. Même si elle a bénéficié des circonstances atténuantes. L'avocat de la défense, Maître Assane Dioma Ndiaye, a énergiquement contesté le verdict, car sa cliente a fait l'objet d'une enquête pour mineur au moment des faits.

Le verdict rendu par la Cour d'assises a suscité beaucoup de chuchotements dans la salle d'audience. 5 ans, est la peine infligée à l'accusé Dié Ndiaye. Maître Assane Dioma Ndiaye a, à la suite, contesté le verdict, car sa cliente a fait l'objet d'une enquête pour mineur. En effet, lors des faits Dié Ndiaye n'avait que 17 ans. C'était au soir du 16 novembre 2004. Pour le conseiller de l'accusée, le dossier est rempli d'anomalies. Au moment de clôturer son enquête, l'accusée est devenue majeure, et la Chambre d'accusation l'a renvoyée devant la Cour d'assises de Dakar. L'erreur, à en croire Me Ndiaye, n'a jamais été rectifiée. De ce point de vue, poursuit-il, la Cour d'assises de Saint-Louis ne pouvait rien connaître de cette affaire. Me A. D. Ndiaye révèle qu'il s'agit manifestement d'un motif de cassation ; et que si avec l'accord des parents de l'accusée, on formait un pourvoi, il est évident que cette affaire serait cassée devant la Cour de cassation. L'avocat n'a pas donné de crédit au verdict, et souhaite, dans l'intérêt de la loi, que justice soit réparée. L'accusée a crié de toutes ses forces, après la lecture du verdict, "je ne veux pas retourner en prison" ; et elle a fondu en larmes devant sa mère et sa petite soeur qui ne pouvaient se retenir. La scène était triste. Le monde qui s'était déplacé était dans l'émoi. Dié Ndiaye a amèrement regretté son geste du 16 novembre 2004. Ce jour-là, elle avait accouché dans les toilettes de leur domicile, sans assistance aucune. Le nouveau-né n'a crié qu'une seule fois. Elle le jette précipitamment dans la fosse septique. Elle demande de l'eau à sa petite soeur pour évacuer le nouveau-né. L'état de grossesse est caché à sa famille, car elle craignait par-dessus de tout, les foudres de son père qui est un homme très sévère.

Le conseiller conteste le verdict de la Cour d'assises

L'enquête de personnalité décrit l'accusée comme une femme repliée sur elle-même  avec sa mère, et n'entretenant pas de bons rapports avec les co-épouses de sa mère, et ne pressente pas une quelconque déficience mentale. L'avocat général,  Mbacké Fall,  a dans son réquisitoire  démontré que l'accusée a mûrement agi, pour se séparer du nouveau-né. Sa déclaration et celle du médecin, indiquent  que c'est un assassinat d'enfant, dit-il. Il précise que rien ne peut justifier un tel acte, mais l'avocat général soutient qu'au moment des faits, elle n'avait pas 18 ans, et était dans une situation de détresse. Ces deux faits, selon lui, peuvent permettre d'accorder à l'accusée des circonstances atténuantes ; et il requiert une peine qui ne soit pas inférieure à 5 ans de travaux forcés. L'avocat de la défense rejette l'hypothèse d'un assassinat d'enfant. Me Assane Dioma Ndiaye a tenté par un cours magistral de médecine de battre en brèche les conclusions du médecin qui a établi le certificat de genre de mort, accentuées sur une noyade. Il persiste dans sa plaidoirie, que le dossier recèle beaucoup d'erreurs et de contradictions, et demande alors l'acquittement de sa cliente. La cour l'a finalement condamnée à 5 ans de travaux forcés ; et ce mercredi, Djiby Ndiaye dit Zidou passera à la barre pour une affaire d'incendie volontaire.