Moussa Diop Sam est apparu selon l’enquête de personnalité de la gendarmerie comme une personne violente et agressive. Ce que, par ricochet, n’a pas nié sa famille qui reconnaît que Moussa est un drogué, qui présente des troubles de comportement, qui lui ont valu un séjour à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye, d’abord, et ensuite à Médina Gounass, où il bénéficia de soins auprès du marabout de la famille.
Au terme de cet internement de Médina Gounass, en compagnie de son épouse Maïmouna Niane et de leurs deux enfants, il rejoint le bercail à Thilogne, dans le département de Matam, en février 2006.
Dans cette localité, le 7 février 2006, après une chaude dispute, entre lui et son épouse, Moussa s’est saisi d’une bonbonne de gaz à moitié remplie pour l’asséner à cette dernière.
Appelée sur les lieux, la gendarmerie trouva morte la dame avec un corps qui gisait dans une mare de sang. Le certificat de genre de mort établi fait état d’un traumatisme crânien, d’une fracture de mâchoire, de plaies et de plusieurs contusions.
Interpellé par la gendarmerie, Moussa Diop Sam a été désigné comme l’auteur des faits. Ce que d’ailleurs confirmèrent sa maman et sa soeur invitées à la barre.
Selon l’accusé, tout est parti d’un flacon de parfum qu’il demanda à son épouse le jour des faits. Suite à une conduite malveillante de la part de celle-ci, il la gifla sans l’intention de la corriger dans leur chambre à coucher. A ce moment précis, son épouse s’agrippa à ses parties intimes qu’elle va tordre avec une violence inouïe. N’étant plus en mesure de contenir sa douleur, il s’est saisi d’une bonbonne de gaz à moitié pleine pour la lui cogner plusieurs fois contre le visage. Il précisera, devant la Cour, qu’il jouissait de ses facultés mentales, bien qu’il ait fait usage de drogue.
Aucun des documents médicaux relatifs à l’instruction n’a attesté d’un état de démence concernant l’accusé. L’Avocat général, qualifiant l’accusé de drogué, a retenu le meurtre comme chef d’accusation, après avoir écarté toute thèse de démence. Il écartera toute idée de circonstances atténuantes et de légitime défense pour requérir la condamnation de l’accusé à vie.
Les avocats de la défense axeront leurs plaidoiries sur la disqualification des faits en coups et blessures mortels sans intention de donner la mort et sur la démence de leur client, souvent sous l’emprise de la drogue. La Cour les suivra.
Au finish, Moussa Diop Sam, en détention préventive, depuis 2006, a été condamné à cinq ans de prison ferme.
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