Un fait insolite s'est passé le 30 novembre au quartier Aynina Fall de Thiès. M. Diouf, un manœuvre de 25 ans, a été surpris en plein jour, le mouton du marabout sur les épaules. Interpellé, il tente de faire croire qu'il a agi sous l'emprise de l'alcool. Il a rejoint la prison civile de Thiès.
Le 30 novembre dernier, l'électricien C. S. Diagne a eu la surprise de sa vie. En vaquant à ses occupations quotidiennes, il est tombé sur une scène assez cocasse. Il a vu de ses propres yeux, M. Diouf, manœuvre de profession, en train de porter un mouton sur ses épaules. L'animal appartient au marabout P. Fall, domicilié au quartier Aynina Fall. Sommé de s'arrêter pour s'expliquer sur les raisons pour lesquelles le mouton du marabout s'est retrouvé sur ses épaules, M. Diouf a laissé tomber son "fardeau" pour détaler comme un lièvre, poursuivi par un chien. C'est une course-poursuite digne d'une finale des 100 mètres olympique, qui lui permettra de rattraper M. Diouf. Sachant qu'il n'avait plus les possibilités de s'en sortir facilement, M. Diouf a commencé à reconnaître les faits, non sans tenter de faire croire qu'il a agi sous l'emprise de l'alcool. Il explique qu'il revenait juste du marché Moussanté mais il était dans un état d'ébriété tel qu'il n'était plus maître de ses actes. C'est pourquoi, fait-il savoir, dès qu'il a croisé le mouton il l'a pris inconsciemment pour le porter sur ses épaules. Et il a juré sur tous les saints qu'il ne savait nullement ce qu'il allait faire du mouton. Mais, les fichiers de la police n'ont pas tardé à décliner la véritable trajectoire suivie par l'accusé. Ils révèlent qu'il est notoirement connu pour des faits similaires. Il a été à deux reprises arrêté, en 200 et 2002 dont une condamnation ferme de 4 ans. Pour le marabout P. Fall, propriétaire du mouton, ce n'est pas la première fois qu'il est confronté à ce genre de situation. Il fait comprendre qu'il a, à plusieurs reprises, été victime de vol de ses moutons dans des circonstances pareilles. Mais il n'a jamais eu le réflexe d'aller faire quelque déclaration que ce soit. Cette fois-ci, souligne-t-il, ce sont ses voisins qui l'on avisé pour l'informer que M. Diouf, qu'il ne connaît pas, était sur le point d'emporter son mouton. Le sieur Diouf, après avoir avoué avoir effectivement porté le mouton sur ses épaules, s'est arc-bouté sur l'argument selon lequel il a agi sous l'effet de l'alcool, et qu'il n'était pas question pour lui de voler de mouton. Evidemment, l'argument, considéré comme fallacieux, n'a pas convaincu les limiers. La preuve, il a été déféré au parquet, le temps de trouver d'autres arguments beaucoup plus solides, afin de convaincre le juge et espérer sortir du guêpier dans lequel son geste malsain l'a confiné. S'il réussit à se tirer d'affaire, peut-être qu'il se méfiera désormais de "l'eau-de-feu", et se contentera d'exercer honnêtement sa profession pour gagner sa vie à la sueur de son front.
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