Incroyable mais vrai, un prévenu faisant semblant d'être malade, alors qu'il était dans le box. Un pénitentiaire fait signe au président, sur l'état de santé du mis en cause. Le magistrat ordonne de le mettre à côté, le coucher sur le dos. Mais, fermant les yeux quelques instants, ce n'était là qu'un subterfuge pour tenter de duper les forces de l'ordre. Car, subitement, il bondit vers la porte principale pour tenter de se sauver. Il sera aussitôt maîtrisé par deux solides gardes pénitentiaires, qui ont réussi à le menotter.
Agé d'une trentaine d'années, il répond au nom de Cheikh Sow. Il faut dire que sa tentative d'évasion a laissé l'assistance dans l'expectative. Tellement elle était rocambolesque ! Et pour cause. Après avoir été maîtrisé, il est resté couché sur le dos, les deux bras liés, jusqu'à 11 heures trente, moment où le président Malick Lamotte ordonna de le faire comparaître à la barre pour être jugé d'abord, sur le délit de tentative de fuite. Interrogé sur son identité, le sieur Cheikh Sow n'a rien trouvé de mieux à faire que d'uriner dans son pantalon. Créant dans la salle un brouhaha terrible. Dans ce contexte, l'audience ne pouvait suivre son rythme normal, le président l'a alors suspendue en attendant de faire appel aux femmes chargées du nettoiement. L'audience n'a été reprise qu'à 12 heures 35 minutes. Compte tenu de l'état du prévenu, Me Sady Ndiaye s'est spontanément constitué, « au nom des droits de l'Homme », pour plaider la liberté provisoire du prévenu ; alors que le président avait demandé aux pénitentiaires de le ramener en prison. Me Ndiaye a demandé au tribunal d'accorder la liberté provisoire à Cheikh Sow, pour une expertise : « Car on ne sait pas exactement s'il jouit de ses facultés mentales. Car son comportement reste loin d'être normal, cela lui permettra d'être examiné par les médecins, et on veillera à ce qu'il puisse comparaître à la date qui sera retenue par le tribunal ». Avant que le tribunal ne prononce sur son sort, il y a eu des commentaires par-ci par-là, tandis que le gendarme arrivait en compagnie des femmes, pour nettoyer les carreaux, avec une bouteille d'eau de javel. Tout est alors rentré dans l'ordre, et l'audience pouvait reprendre son rythme normal. Me Sady Ndiaye a obtenu gain de cause, car le tribunal a accordé la liberté provisoire à Cheikh Sow. En outre, il faudrait que les magistrats changent leurs méthodes de travail, car il reste inadmissible qu'au quotidien, les audiences ne puissent pas commencer un peu plus tôt, compte tenu du nombre des prévenus, entre 110 à 120 quelquefois. Alors, s'il faut commencer l'audience à partir de 10 heures trente, 11 heures moins, les choses peuvent tirer en longueur, jusque tard la nuit ; et se termine le plus souvent entre minuit et deux heures du matin, mettant ainsi dans l'insécurité aussi bien les magistrats, les avocats que les pénitentiaires, voire les gendarmes qui rentrent chez eux à des heures où ils peuvent être victimes d'agressions...
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