Le festival international de Carthage qui a débuté dans les années 60 était plus élitiste dans sa programmation que populaire. Les organisateurs n’avaient d’yeux que pour le jazz et le théâtre de préférence classique. Aujourd’hui la base du public s’est élargie et par petites touches, le festival de Carthage s’est diversifié en frappant à la porte de la variété internationale et à celles des créateurs tunisiens de toute tendances. Cette mutation par glissement a, de toute évidence, payé puisque le festival compte de nos jours sur un bassin de 2000 abonnés avec cette année la vente en ligne de billets d’accès aux spectacles qui se déroulent à l’amphithéâtre. Une opération effectuée en partenariat avec la Poste tunisienne qui cherche à soutenir les services administratifs à distance.
Le festival, de l’avis des organisateurs, a suivi l’évolution sociologique de la ville de Tunis qui connaît un rajeunissement notable du public et l’implantation d’institutions africaines. Le journaliste Teymour du quotidien tunisien Le Renouveau écrit par rapport au rajeunissement du public : « Ce nouveau public que le festival se devait de d’atteindre n’était pas structuré par la culture livresque et classique de la génération précédente. Dans sa grande majorité, ce public était formaté par la télévision, plutôt tourné vers les expressions de la culture arabe contemporaine que vers les créateurs des grandes capitales européennes ».
Le mouvement de pendule entre musique « savante « et musique récréative fait que le festival international de Carthage devient un lieu de brassage où se croisent différentes catégories de publics y compris celui du Mbalax puisque le concert donné mercredi 17 juillet 2008 a été vécu par les mélomane comme un moment de partage et de connivence. La soirée de You était inscrite dans un esprit de fusion qui mélange Mbalax avec des roulements de tama et de percussions et des sonorités venus d’ailleurs.
Une déferlante rythmique qui a poussé le public à transformer les gradins de ce mythique amphithéâtre de Carthage en piste de danse. Youssou a chanté l’amitié, le partage et comme il sait le faire, il a rendu grâce à l’Afrique. Les Tunisiens connaissaient « 7 seconds », ce titre chanté en duo avec Neneh Cherry, quand You l’a entonné, des milliers de voix l’ont accompagné. You a chanté à cappella une ballade sur un filet de son de clavier. Moment intense et émouvant. Comme à l’accoutumée, You a invité une jeune spectatrice qui se trémousserait sur les gradins pour venir partager avec lui la scène le temps d’un morceau. Acclamé par le public, Youssou Ndour leur a offert « un rappel ».
La 44 éme session du Festival International de Carthage se poursuit avec ses 44 soirées programmées, dont des soirées internationales, arabes, soirées tunisiennes et enfin soirées cinématographiques. Chacune de ces catégories offre 11 spectacles. Le festival international de Carthage demeure la vitrine nationale et internationale des festivals d’été en Tunisie.
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