Thiès, 19 août (APS) - Sénégalais vivant en France, Damel Meïsa Fall a publié récemment ’’Amours païennes’’, un livre de 136 pages qui ambitionne de contribuer à l’approfondissement de la réflexion sur l’identité culturelle africaine ainsi que de dénoncer les aberrations caractérisant la société sénégalaise.
’’+Amours païennes+, c’est l’histoire de nos errances, nous qui sommes de la diaspora, mais aussi l’errance des populations qui vivent dans ce continent’’, a expliqué Damel Meïssa Fall lors de la présentation de son ouvrage à la presse, mardi à Thiès.
Il n’est donné à personne ‘’la capacité de pouvoir nager dans trois eaux en même temps’’, relève M. Fall, soulignant que les populations africaines ‘’sont prises entre la civilisation judéo-chrétienne, celle arabo-musulmane et la civilisation négro-africaine’’.
‘’On ne peut pas synthétiser tout cela pour trouver un équilibre et surtout les populations occidentales et orientale ne sont pas confrontées à ce choix-là. Nous sommes les seuls à être dans cette situation’’, soutient M. Fall, un géographe aménagiste de formation, déjà auteur de deux livres : ’’Le journal de l’Afrique en France : silence on dénigre’’, ’’Au nom des miens’’.
Présenté sous forme de recueil de poèmes, ‘’Amours païennes’’ est, selon l’écrivain, une manière de ne pas se limiter à un genre, mais d’exprimer par les moyens qui sont à sa disposition ce qu’il ressent.
’’Il semblerait que la poésie est un signe de maturité chez l’écrivain’’, a déclaré M. Fall, s’empressant d’ajouter : ‘’Je ne sais pas si cela est vrai ou pas, mais je me suis mis à nu. Cela est le sentiment que j’ai’’.
De la poésie, ‘’j’ai parlé d’amour. Parler d’amour, c’est s’exposer. C’est un exercice auquel je me suis livré avec la plus grande sincérité et la plus grande intensité étant entendu que ce que je voulais exprimer, je ne pense que j’aurais pu le dire avec autant de force avec un autre genre’’.
L’émigration clandestine à travers les jeunes africains qui embarquent dans des pirogues de fortune pour se rendre en Europe est un des thèmes abordés dans l’ouvrage qui grosso modo s’inscrit dans la quête de l’identité culturelle africaine.
Pour l’auteur, cela ne peut s’accomplir qu’en retrouvant certaines valeurs comme celle incarnées jadis par les ‘’Ceddo’’. Estimant que ce mot est aujourd’hui galvaudé tout comme ceux qui l’incarnaient sont mal vus, Damel Meïssa Fall soutient que le terme renvoie à ‘’une somme de valeurs, des valeurs hélas que je ne retrouve plus dans la société sénégalaise’’.
A ce propos, il cite notamment le ‘’fit’’ (le courage), le ‘’jom’’ (dignité), le ‘’foulë’’ et le ‘’faïda’’ (attitude consistant à ne pas se laisser faire).
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