S’il y a bien une question sur laquelle était attendu le ministre de la Culture et de la Francophonie, c’est celle relative au Monument de la Renaissance africaine. Et c’est dans un style télégraphique que les 28 députés inscrits se sont relayés au pupitre pour un temps de parole d’une minute. Contrainte horaire oblige. Chacun y est allé selon son inspiration.
Tantôt les questions sont énoncées sous forme de poèmes tantôt sur des airs de chansons. L’essentiel est de passer le message. Lors des discussions, les députés ont diversement apprécié de l’opportunité d’édifier ce monument de la Renaissance.
« Ce monument est extraverti et ne prend pas en compte les priorités des Sénégalais qui sont d’un autre ordre, opine l’un d’entre eux. En plus, les artistes sénégalais n’ont pas été associés à sa conception. »
C’est dans ce sillage qu’il faut situer le propos du député Me El Hadji Diouf. Dans un élan loufoque, il défend : « l’Afrique est debout depuis longtemps. Aujourd’hui, le monde est devenu un village planétaire et on n’a pas besoin de chanter notre négritude ». Prenant le contre-pied de leurs collègues, des députés ont salué ce projet culturel du président Abdoulaye Wade.
« Ce monument, avancent-ils, permet une relecture de l’histoire africaine tronquée et, avec les infrastructures connexes au Monument, constitue un lieu d’expression et de valorisation de notre patrimoine culturel ».
Et face aux réactions de rejet que ce projet suscite, il est conseillé au gouvernement d’organiser des journées ouvertes aux populations dans le but de leur faire comprendre « la genèse, l’impact et le montage financier de cette infrastructure culturelle ».
Pour sa part, le Pr Balla Moussa Daffé a salué le caractère méritoire du report de l’inauguration du Monument. « Cela devrait permettre de mieux communiquer sur ce projet », dit-il. La préoccupation est partagée par son collègue Ameth Saloum Boye. « Le peuple a besoin davantage d’éclairage sur l’intérêt culturel du Monument de la Renaissance », plaide-t-il.
Outre les préoccupations relatives au Monument de la Renaissance africaine, il a été évoqué dans l’hémicycle, la question de la piraterie, le besoin de préserver la diversité de nos langues ou encore l’amélioration du statut social des artistes et professionnels de la Culture.
Sur ce point, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Serigne Modou Bousso Lèye annonce deux projets : l’assurance maladie et la prévoyance retraite. Revenant sur le sujet central à savoir le Monument de la Renaissance, le ministre de la Culture a tenté de défendre le projet. Cet édifice n’est pas tombé du ciel, selon ses explications. « Il découle d’un processus évolutif qui a commencé depuis l’époque de la Négritude, en passant par la 1ère édition du Fesman, avant d’aboutir à la Renaissance culturelle avec le Fesman 3 », argue M. Lèye. Pour lui, au-delà du fait de revaloriser l’homme noir, c’est le symbolisme et l’aspect économique qu’il faut voir derrière ce projet.
Après la discussion générale, le projet de budget 2010 du ministère de la Culture et de la Francophonie a été voté à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Il est arrêté à 24.221.970.680 Fcfa, contre 17.559.703.760 Fcfa pour la gestion 2009, soit une hausse de 6.662.266.920 francs Cfa en valeur absolue et 37,95% en valeur relative.
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