Rsf-Afrique dénonce l’arrestation de deux journalistes du bi-hebdomadaire gambien, The Independent, mardi. Il exige leur libération et la réouverture du journal, mais alerte aussi l’opinion internationale.
Deux journalistes gambiens de The Independent ont été arrêtés, mardi, lors d’une descente de la police au siège du journal. Une situation qui inquiète Reporters sans frontière section Afrique (Rsf), qui exhorte le gouvernement Gambien à relâcher Madi Ceesay, directeur de publication de ce bi-hebdomadaire privé et Musa Saidykhan, rédacteur en chef du même journal. L’organisme de défense des droits des journalistes exige, en outre, la réouverture du journal. Dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, le coordonnateur de la Gambia press union (Gpu, principal syndicat de journalistes gambiens), Demba Ali Jawo déclare que les «deux hommes ont passé la nuit et sont toujours détenus à la Major crimes unit du commissariat de Banjul». M. Jawo, qui a eu confirmation de leur présence dans les locaux dudit commissariat, n’a, cependant, pas été autorisé à leur rendre visite. Aucune charge, précise-t-on, n’a pour l’instant été retenue contre eux. Les journalistes de The Independent pensent que cette opération pourrait faire suite à la publication, dans l’édition du 27 mars, d’un article citant le leader de la coalition National Alliance for Democracy and Development (Nadd, opposition), Halifa Sallah, qui se demandait si le président Yahya Jammeh était «plus riche que la Gambie». Dans ce numéro, Madi Ceesay avait signé un éditorial dans lequel il critiquait les coups d’Etat, celui qui a échoué à renverser le Président Jammeh, le 21 mars dernier comme celui qui l’a porté au pouvoir, en 1994. Reporters sans frontières constate que «l’expression d’une opinion critique ou la publication d’informations irritantes sont considérées comme des crimes de lèse-majesté dans le pays du Président Jammeh». Ainsi, note Rsf-Afrique, malgré les promesses faites à la presse privée gambienne, son gouvernement montre un visage «que nous lui connaissons bien : celui de la répression brutale». C’est pourquoi, «l’Union africaine (Ua), l’Union européenne et les Etats-Unis doivent faire comprendre au Président Jammeh que ces méthodes sont inadmissibles», alerte Rsf-Afrique. Le personnel présent sur place a été arrêté, puis relâché plus tard dans la journée, à l’exception du nouveau directeur du journal, Madi Ceesay, par ailleurs président de la Gpu et le rédacteur en chef dudit journal, Musa Saidykhan, arrêté à son domicile, la nuit précédente, autour de minuit.
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