Au lendemain d’élections locales aux allures de catastrophe pour les travaillistes, Tony Blair a procédé, hier, à un remaniement ministériel, dont le ministre de l’Intérieur, Charles Clarke, et le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw, ont fait les frais.
Le vice-Premier ministre John Prescott, qui avait dû reconnaître, il y a quelques jours, une liaison extra-conjugale avec sa secrétaire, conserve en revanche son poste, vidé toutefois de substance. Il perd la responsabilité de son ministère, qui comprenait le logement et le plan.
Charles Clarke, au cœur d’une controverse politique, après avoir reconnu que ses services n’avaient pas expulsé plusieurs étrangers condamnés, a confirmé qu’il avait perdu son poste.
Le Premier ministre Tony Blair, qui lui avait apporté son soutien, a reconnu qu’il était «très difficile, compte tenu du niveau de préoccupation réelle du public, que Charles continue» à la tête du Home Office. Charles Clarke a précisé qu’il avait refusé d’autres postes au sein du gouvernement. Il est remplacé par John Reid, jusqu’ici ministre de la Défense, poste auquel lui succède Des Browne, ministre délégué au Trésor.
Le ministre des Affaires étrangères Jack Straw est remplacé par Margaret Beckett, qui dirigeait le ministère de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales. Elle devient la première femme à prendre la tête du Foreign Office.
Ecarté, Jack Straw va prendre la présidence de la Chambre des communes, prenant la place de l’ancien ministre de la Défense, Geoff Hoon, qui revient lui au gouvernement avec un nouveau poste, celui de ministre délégué aux Affaires européennes.
David Cameron, fringant chef du parti conservateur, qui a raflé 40% des suffrages lors des élections locales de jeudi, a jugé qu’il faudrait plus qu’un remaniement pour améliorer la situation. «Ce dont nous avons besoin dans ce pays c’est un changement de gouvernement», a-t-il déclaré lors d’une visite dans une circonscription de l’ouest londonien passée à droite pour la première fois depuis les années 60.
Le parti travailliste de Tony Blair n’a pu récolter que 26% des voix, lors du scrutin destiné à pourvoir 4 360 sièges de 176 conseils municipaux, un peu moins de la moitié des conseils municipaux anglais.
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