Le poète Amadou Lamine Sall : ’ ’Obama ouvre un nouveau temps du monde, mais devra trouver la juste voie ’’

Dakar, 13 juin (APS) - L’histoire de Barack Obama est celle ’’d’une humanité en marche’’, mais le candidat démocrate à la prochaine élection présidentielle américaine de novembre ’’devra trouver la juste voie’’ notamment au Moyen-Orient où la question palestinienne est ’’la blessure centrale du monde arabe’’, soutient le poète sénégalais Amadou Lamine Sall.

’’Obama ouvre un nouveau temps du monde. Il réalise le rêve jadis insensé de Martin Luther King. Dire que la prophétie était en marche ! Obama est le signe puissant d’une Afrique et le temps d’un pays maître de l’une des trois aiguilles de l’horloge du monde’’, écrit-t-il dans une contribution dont copie a été transmise à l’APS.

’’Obama ressuscite l’Amérique et la donne en une belle symbiose au monde. C’est une Amérique de toutes les couleurs qui danse ensemble. C’est une nouvelle saison de l’espoir’’, soutient encore le président de la Maison africaine de la poésie internationale (MAPI), avant d’ajouter : ’’Obama est le pacte du lion et de l’ourse. Ce pacte est une unique saison où monte un chant auquel aucun cœur ne peut résister’’.

’’L’histoire d’Obama, estime le poète, est l’histoire d’une humanité en marche, d’un Dieu plus engagé, plus proche de nos cœurs, de nos vœux. C’est l’histoire d’une société désormais capable d’inventer son futur. Il est de plus en plus fini le temps de faire l’élevage des pauvres. Quelque chose qui nous dépasse et qui remonte du fond des consciences, remodèle le monde’’.

Après ’’la fin de l’exercice du pouvoir à la Bush qui a fait reculer l’Amérique, humilié l’Amérique, affaibli l’amour et le respect qu’on lui portait’’, le pays de l’Oncle Sam donne de nouveau, selon Amadou Lamine Sall, ’’des raisons d’espérer et le parti démocrate avec’’.

Après l’ère Georges Bush, l’Amérique ’’sera la vraie Amérique, celle que le choix d’Obama a permis jusqu’ici de réaliser dans la paix, la liberté, la démocratie, le respect et l’acceptation de l’autre’’, soutient M. Sall.

‘’Oui, note-t-il, l’Amérique ne nous a pas semblé être ces dernières années un modèle de démocratie’’ mais ‘’aurait contourné les lois, elle n’aurait pas respecté les accusés, elle n’aurait pas été lucide sur elle-même, elle n’aurait pas freiné ses propres pouvoirs, elle aurait fragilisé la liberté de ses propres citoyens’’.

Pour le président de la Maison africaine de la poésie internationale (MAPI), ‘’les attentats terroristes inhumains et inacceptables qui l’ont frappée, ne sauraient l’excuser, quelles qu’en soient la douleur et la tragédie’’.

Sous la présidence de Georges Bush, ‘’la liberté a été mise en prison. Le droit en résidence surveillée. Nous avons regardé l’Amérique comme nous regardons une œuvre d’art en sachant qu’elle est un mensonge artistique. Cette Amérique là n’était pas le magnifique peuple américain, cette nation d’immigrants qui, intégrant tous les peuples du monde, est considérée +comme un condensé de la planète+’’, poursuit le poète.

Mais Barack Obama ’’devra trouver la juste voie’’ sur la question du conflit israélo-palestinien, écrit-il non sans souligner : ’’ce n’est pas Israël qui a raison, c’est sa terrible, injuste et inacceptable histoire subie qui donne raison à son peuple. Ce n’est pas l’héroïque et sainte Palestine qui a tort, c’est le droit international qui a tort’’.

’’C’est à Obama d’avoir le sens du destin et de la mission de résoudre enfin ce problème au Proche-Orient. (…) Israël est une excroissance de l’Amérique entend t-on souvent dire à tort ou à raison ? Alors, vrai ou faux, que l’Amérique en profite donc, pour peser sur la voie de la paix et du progrès à côté d’une Palestine apaisée et installée dans un avenir moins douloureux’’, estime le président de la MAPI

’’Israël, éctit-il, aussi a besoin d’avoir enfin moins peur. La valeur ajoutée du succès d’une telle démarche pour Obama et pour l’Amérique, serait que la tension mondiale baisserait et que nombre de pays arabes ainsi que l’Iran seraient désarmés par une paix qui désactiverait toute velléité de guerre ou de menace de guerre. C’est la Palestine qui est la blessure centrale du monde arabe’’.

Pour le poète, ’’la Palestine saigne dans chaque peuple arabe. Il faut fermer cette blessure. Israël serait plus grand encore que son nom si la Palestine accédait à l’indépendance dans une cohabitation économique, sociale, politique et culturelle pacifique’’.

BK/CTN