Si Mathieu Kérékou trouve beaucoup à redire sur la régularité des élections de son pays, l'Union européenne, elle, se dit satisfaite du déroulement du processus. Mettant les ratages sur le compte de "difficultés inévitables".
L’Union européenne a fait part, vendredi, de sa satisfaction du déroulement de l’élection présidentielle du 5 mars au Bénin, soulignant "le calme, le sérieux et la dignité" ayant caractérisé le scrutin auquel la population béninoise a répondu massivement, donnant ainsi "une formidable leçon de civisme".
Dans un communiqué rendu public à Bruxelles, l’Union européenne estime que ce scrutin "a mis en évidence la maturité politique de la population béninoise et constitue la meilleure démonstration de son profond attachement au processus démocratique engagé au Bénin depuis plus de 15 ans". L’Union européenne fait toutefois remarquer que la préparation du scrutin a été "particulièrement complexe en raison de l’importance des structures électorales créées par la loi, des délais très brefs d’organisation de la consultation électorale et de la difficulté de trouver localement les moyens financiers nécessaires", rappelant à cet égard que la Commission européenne, répondant à la demande des autorités béninoises, a participé au financement de l’élection, de même que certains Etats membres de l’Union. L’Ue tient à souligner que compte tenu des conditions d’organisation qui ont prévalu, "il était inévitable que certaines difficultés logistiques apparaissent le jour du vote".
Pour conclure, elle fait savoir qu’elle attend "avec confiance" la publication des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, et si cela s’avère nécessaire, la tenue d’un second tour. Elle tient à confirmer au peuple béninois et à ses dirigeants son engagement à ses côtés "dans la perspective de la nouvelle étape" qui s’ouvre pour le Bénin.
On rappelle que, dans une lettre adressée au président Mathieu Kérékou la veille du scrutin, le candidat Yayi Boni avait demandé le report d’une semaine de la tenue du scrutin à cause "des anomalies" qu’il avait relevées notamment "dans la commune de Ze (Atlantique), où tous les bureaux de vote sont sous la responsabilité exclusive des membres du Prd". Dans cette lettre dont la Pana à Bruxelles a reçu copie, M. Yayi Boni annonce son intention de demander "l’annulation des résultats, si les circonstances imposaient la tenue du scrutin dans les conditions actuelles". Un communiqué publié jeudi par la présidence de la République béninoise et parvenu à la Pana à Bruxelles, souligne que "nul n’ignore que la préparation du scrutin a été émaillée d’irrégularités massives dénoncées par nombre d’acteurs de la vie publique béninoise". Le communiqué ajoute que le président Mathieu Kérékou tient "à éviter à la nation béninoise les conséquences d’un scrutin truqué et l’élection d’un président dans des conditions calamiteuses, sources de contestations ultérieures et de troubles et de violence à l’infini".
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