Israël annonce une intensification de sa campagne diplomatique visant à isoler le gouvernement palestinien dirigé par le Hamas.
Les autorités israéliennes ont officiellement coupé, hier, tous les contacts directs avec ce qu’elles qualifient d’ «entité hostile». Parmi les autres directives annoncées, le cabinet du Premier ministre par intérim, Ehud Olmert, prévient qu’Israël évitera tout contact avec des responsables étrangers rencontrant des membres du Hamas lors de tournées au Proche-Orient.
L’Etat juif craint notamment que les contacts du Hamas avec la Chine, la Russie et d’autres pays nuisent à l’efficacité du boycott décrété par les Etats-Unis pour affaiblir le mouvement islamiste, parvenu au pouvoir après sa victoire aux élections législatives du 25 janvier. Le Hamas refuse de reconnaître Israël et de déposer les armes.
«Israël n’aura aucun contact avec l’Autorité palestinienne, qui est une entité hostile, et s’emploiera à éviter tout enracinement du gouvernement Hamas», est-il écrit dans le communiqué israélien, publié après une réunion du cabinet restreint de sécurité. Les autorités israéliennes n’excluent pas cependant les contacts avec le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dont le Fatah a été battu par le Hamas aux législatives. De sources israéliennes, on précise toutefois que des contacts avec le gouvernement palestinien pourraient être autorisés en cas d’urgence humanitaire. Israël a en outre assuré qu’il ne bloquerait pas l’aide humanitaire en direction des Palestiniens, tant que celle-ci n’irait pas directement à un gouvernement dirigé par le Hamas.
Le mouvement islamiste a condamné la décision israélienne qui, selon le ministre du Plan, Samir Abou Eicha, nuira fortement à la capacité du gouvernement palestinien de garantir le fonctionnement des services de santé et d’éducation en Cisjordanie, où la coordination avec l’Etat juif est souvent indispensable.
Cette offensive diplomatique israélienne coïncide avec une multiplication de raids militaires contre les activistes palestiniens. «Nous répliquerons sans la moindre hésitation à quiconque tire des roquettes et à quiconque participe à des actes terroristes», a déclaré Olmert dimanche à ses ministres.
Par ailleurs, à la suite de l’annonce de l’interruption de l’aide européenne à l’Autorité palestinienne, Hind Khoury, déléguée générale de la Palestine en France, demande à Paris et à l’Ue «d’adopter une stratégie équilibrée, concrète et cohérente reconnaissant le droit à l’existence des deux peuples, palestinien et israélien, dans le respect de leurs droits respectifs, qui seule pourra mener à une paix juste et durable». Elle appelle l’Union européenne «à faire preuve de modération et de raison» dans un communiqué rendu public dimanche.
Il est «inacceptable (...) que le peuple palestinien soit puni pour avoir librement choisi ses dirigeants au terme d’un processus parfaitement démocratique tel qu’il avait été exigé par la Communauté internationale avec insistance comme condition de son soutien», souligne-t-elle. Mme Khoury fait état de «conséquences économiques, politiques et humaines» potentiellement «catastrophiques et imprévisibles».
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