Balla Diouf met les pieds dans le plat : «Gris Bordeaux n’a aucun respect pour les lutteurs de l’écurie»

Balla Diouf est un lutteur pas comme les autres. Il ne cache pas ses vérités et préfère les dire crues. Trouvé dans la maison de ses grands-parents à la Medina, le pugiliste très relax, s’est ouvert à nos questions. Parlant de l’écurie de Fass, Balla Diouf juge que Gris Bordeaux n’a aucun respect pour ses pairs. De même, il a soutenu attendre l’issue de la réunion d’aujourd’hui, convoquée par les dirigeants de Fass, pour savoir sur quel pied danser. Mais pour le moment souligne-t-il, il est à deux doigts de tourner le dos à l’écurie si des solutions idoines ne sont pas trouvées. Entretien. 

Que pensez-vous de la sortie de Tapha Gueye contre Gris Bordeaux ?

Tapha est notre grand à nous tous. Ce n’est pas la première fois que je conteste ses sorties. De par sa position, il est vraiment mal placé pour s’épancher dans la presse pour émettre des critiques vis-à-vis de qui que ce soit au sein de l’écurie. Car c’est lui qui les a formés. J’aurai préféré, s’il a des choses à dire sur des lutteurs de l’écurie, qu’il nous convoque chez lui ou au lieu d’entraînement, pour déverser  ce qu’il a dans le cœur, à l’abri des médias. Peut-être qu’il n’ose pas dire tout ce qu’il pense en présence de Gris Bordeaux car leurs relations ne sont plus au beau fixe. C’est pourquoi, il a choisi cette solution.  Il croyait bien faire, mais c’est plutôt l’effet inverse qui s’est produit avec tout le bruit qui a suivi ses déclarations.

Fass ne va-t-elle pas vers l’implosion ?

Non (il se répète). L’écurie Fass a survécu à des problèmes plus graves et plus sérieux, mais elle est restée en l’état.  Je déplore le fait qu’à chaque fois qu’un problème se pose, les gens agitent l’idée d’une implosion. Il peut y avoir des problèmes comme dans toutes les maisons. Mais, on trouve toujours des solutions. Si le différend dans l’écurie persiste, c’est parce que quelque part, les dirigeants ont failli. Ces derniers ont laissé les choses s’empirer jusqu’à atteindre actuellement un niveau insoupçonné. Ça aurait été plus facile de recadrer les choses dès le début avant qu’elles ne débordent. Les dirigeants auraient dû prendre leurs responsabilités. Maintenant que le vin est tiré, il faut le boire. Nous sommes convoqués aujourd’hui en réunion, on attend tranquillement les conclusions, pour voir quelle position adoptée.

Gris Bordeaux a récemment appelé les lutteurs en conclave. Pourquoi votre absence ?

J’ai appris la réunion dans la presse. Je m’inscris en faux, Gris Bordeaux n’a pas pris son portable pour m’appeler afin d’assister à cette réunion. C’est faux. C’est comme s’il m’avait exclu de l’écurie alors que c’est impossible. J’aurai assisté à la rencontre, si on m’y avait invitée. Peut-être qu’il a appelé des lutteurs qui lui sont favorables. Mais la vraie réunion est pour aujourd’hui. C’est le jour de vérité.

«Je peux dire que j’ai un pas en dehors de l’écurie. Tout dépend de la réunion d’aujourd’hui. Mon problème avec Gris Bordeaux perdure et aucun dirigeant n’y a pipé mot. La réunion organisée par Gris Bordeaux avec certains lutteurs est l’arbre qui cache la forêt car il y a des dirigeants qui sont aujourd’hui derrière lui  et qui l’épaulent dans ses initiatives». 

Cette réunion organisée par Gris n’est-elle pas source de division au sein de l’écurie ?

De toute façon aussi bien Gris Bordeaux que Balla Diouf ne peuvent diviser l’écurie Fass. On a eu un contentieux mais aucun dirigeant n’a levé le plus petit doigt pour y apporter remède. Ils ont laissé pourrir la situation. Maintenant face aux affirmations gratuites et fallacieuses opérées sur mon dos, je ne pouvais pas rester insensible et les bras croisés, sans réagir. Adviendra ce qui doit advenir.

Pensez-vous que la réunion d’aujourd’hui va trouver les maux dont souffre l’écurie ?

Je l’espère. Si les dirigeants sont conséquents et responsables. S’ils font face aux problèmes et ne pas tenter de les fuir, une solution est envisageable. Dieu a fait que nous avons beaucoup de dirigeants d’un niveau intellectuel avéré, donc il se peut que des solutions soient trouvées. J’attends les résultats pour apprécier.

Donc Balla Diouf n’exclut pas de sortir de l’écurie Fass ?

Je ne l’exclus pas. Je peux dire que j’ai un pas en dehors de l’écurie. Tout dépend de la réunion d’aujourd’hui. Mon problème avec Gris Bordeaux perdure et aucun dirigeant n’y a pipé mot. La réunion organisée par Gris Bordeaux avec certains lutteurs est l’arbre qui cache la forêt car il y a des dirigeants qui sont aujourd’hui derrière lui  et qui l’épaulent dans ses initiatives. Pour le moment tout est flou à mes yeux. Et si à l’issue de la réunion d’aujourd’hui, rien n’est clair à mes yeux, je tourne la page de l’écurie Fass.

Ne croyez-vous pas que le parachutage de Gris Bordeaux comme  troisième «Tigre» de Fass est à l’origine du problème au sein de l’écurie ?

Cela n’a rien à voir. Les lutteurs de Fass ont toujours accepté d’être dirigés par un leader. On n’a jamais eu ce genre de problème. Mais, il se trouve que si votre leader n’a pas de charisme encore moins du respect à l’endroit de ses collègues lutteurs… Gris Bordeaux «nawelo wougnou», il n’a aucune considération envers les lutteurs de l’écurie. Il croit être supérieur à tous. Nous n’avons jamais eu un problème de tête de file. Tous les lutteurs de l’écurie étaient d’accord qu’il soit tête de file. Mais il ne nous respecte pas.

Où en êtes-vous avec les entraînements ?

J’ai commencé à m’entraîner, il y a de cela trois semaines. Pour le moment, je fais deux séances par jour. Je n’envisage pas de prendre un combat tant que ce contentieux de l’écurie n’est pas vidé, même si des promoteurs m’ont contacté pour contracter avec eux.

Propos recueillis par THIERNO ASSANE BA