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Politique

AMATH DANSOKHO : 'WADE NE PREPARE PAS DES ELECTIONS MAIS DES TROUBLES'

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AMATH DANSOKHO : 'WADE NE PREPARE PAS DES ELECTIONS MAIS DES TROUBLES'
Si l’on attendait d’Amath Dansokho qu'il tempère son ardeur après la libération de son camarade Ibrahima Sène, c’est peine perdue. Hier encore, face à la presse parisienne, le leader du Pit n’a pas ménagé le régime libéral.

(Correspondance permanente) - Quand Amath Dansokho se met face à la presse parisienne et aux Sénégalais de Paris, c'est pour dénoncer le régime libéral. Et hier, il n'a pas dérogé à la règle. Mais cette fois-ci, ce fut dénoncer d'abord le «bâillonnement de la presse» par le pouvoir, avant d'inviter le peuple sénégalais à faire face à «la machine infernale de destruction de notre société qu’Abdoulaye Wade a lancée». A en croire le leader du Pit, «cette machine répressive s’est engagée contre les journalistes. Tous ont failli y passer entre les mois de juin, de juillet et d'août», lance-t-il à l’assistance venue en grand nombre. Pour le coordonnateur du Cpc, au Sénégal, «la tension est au paroxysme. Les journaux passaient un à un devant la Dic». Une Dic, dont il dit qu’il ne l’a connue personnellement qu’avec Abdoulaye Wade. «Je ne savais même pas ce que cela signifiait. Pourtant, j’ai connu des arrestations. Dès qu’il s’est installé, à la moindre occasion, il vous envoie devant la Dic», soutient-il.

Amath Dansokho trouve «assez curieux» que cela ait «commencé par les journalistes». «Il (Wade) manque de mémoire. Car sans les journalistes, en 1993, il allait écoper au moins la perpétuité dans l’affaire Me Sèye.

C’est Sud et Wal Fadjri qui l’ont sauvé parce qu’ils pensaient qu’il ne pouvait pas être l’auteur ou l’instigateur d’un tel crime», explique le conférencier. Avant de soutenir que le président Wade n’a pourtant «épargné personne». «Wal Fadjri a même fait l’objet d'une attaque crapuleuse, violente parce qu’on a tenté de faire brûler son siège par des bandits dont on sait parfaitement qu’ils ont été commandités par les plus grands responsables de l’Etat», croit-il savoir. «Le groupe Sud a fait l’objet, à propos du livre d’Abdou Latif Coulibaly, d’une agression incroyable. Si Sud continue à faire un travail si remarquable pour informer les Sénégalais, défendre la démocratie, c’est un miracle», avance-t-il. . Pour Dansokho, c’est maintenant le tour «du groupe de Youssou Ndour». «Ils ont décidé d’égorger Youssou Ndour. Pourtant, vous savez bien que le pauvre Youssou Ndour n’est pas tellement leur ennemi. On ne sait pas ce qui s’est passé. Mais subitement, ils ont décidé de l’étouffer», souligne-t-il. Le leader du Cpc estime que «la radio (Rfm, Ndlr) devait être interdite d’émission et son journal (L’Observateur, Ndlr) devait être arrêté par le propre fils du président de la République». Suffisant pour que Dansokho voit dans cette affaire une «utilisation et une instrumentalisation» des tribunaux.

«Ces quelques cas montrent l’ampleur de l’offensive d’Abdoulaye Wade contre les libertés. (…). Il a créé presque une dizaine de titres. Ils ont même une radio maintenant. Il compte doubler toutes les radios indépendantes par des ondes très proches pour les brouiller pendant les élections», affirme-t-il. Dansokho voit dans l’octroi de nouvelles fréquences à certains «proches» du président Wade une perspective de publier durant les élections, «des résultats fantaisistes et imposer une seule information du parti Etat. Tout cela pour empêcher des élections démocratiques et transparentes. Je suis convaincu qu’il ne prépare pas des élections, il prépare des troubles», croit-il savoir.

Sur le motif servi par la justice pour libérer Ibrahima Sène, c’est-à-dire le doute, il se dit persuadé que c’est parce que «c’est vrai (les propos de Ibrahima Sène)» qu’il a été libéré. «La justice est quotidiennement instrumentalisation. Ce sont les magistrats, à travers leur association, qui disent qu’en leur sein, il y a des magistrats corrompus, qui sont aux ordres d’Abdoulaye Wade», fustige-t-il. «Au Conseil constitutionnel, pour tout ce qui touche à la personne du président ou ses intérêts, la cour dit qu’elle est incompétente, confortant cet homme qui dit à Paris, dans un important organe de la bourgeoisie, Le Figaro, en 202, que son idéal politique est le despotisme politique et le césarisme démocratique», avance Amath Dansokho.

Le secrétaire général du Pit soutient que Wade contrôle «des groupes extrémistes». «Du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, le Premier ministre actuel m’a dit : «Nous avons les moyens de vous fermer la bouche». Suffisant pour que j’adresse, en son temps, une lettre au président de la République. Il m’a adressé des excuses pour dire que c’est un lapsus. Ce sont des menaces réelles qui existent au Sénégal. Ce n’est pas de l’imaginaire. Ce sont des forces qu’il a construites pour déconstruire le Sénégal comme il le veut. Je ne peux pas l’accepter. Nous allons lui montrer notre véritable force. C’est une décision unanime de tous les leaders de l’opposition. Le travail est en cours. Ils ont peur parce qu’ils savent ce qu’ils ont fait», soutient le vice-président de l’assemblée nationale.

Abordant les difficultés que vivent les Ics, Amath Dansokho les attribue à Jérôme Godard. «Godard a bloqué 45 milliards des Ics et empêche le paiement des salaires». Dans cette affaire, il voit la main de la présidence. «C’est la présidence qui l’a amené aux Ics. Godard a un contrat si scandaleux qui lui permet de bloquer 45 milliards. Ils ont ouvert une société à Chypre. Pourquoi pas à Paris ?». Il a abordé le cas de «M. Khalil qui a été arrêté ici à Paris en 2002 . Il avait dans ses bagages un passeport diplomatique sénégalais», révèle Dansokho. Lorsqu’il a été arrêté, «Khalil venait des Etat-Unis (…). Dès sa descente d’avion, il a été pris. Quand il a été libéré, il a été interdit de séjour en France. Voilà le compagnon de Wade», soutient Dansokho. Pour qui c’est la société offshor de Khalil, basée à Chypre, qui était chargée de fournir aux Ics les pièces de rechange. Alors que les Ics savaient où «s’approvisionner en pièces de rechange à très bons prix». «Voilà comment ils ont ruiné les Ics. Tout cela s’est fait avec l’accord du président de la République, son entourage direct et familial», souligne-t-il.

Pour le coordonnateur du Cpc, «l’opposition doit se battre. Nous allons lui faire face pour l’obliger à se soumettre à la loi, à reconnaître que ce pays appartient aux citoyens sénégalais, qu’il ne l’a hérité ni de sa mère ni de son père et ce n’est pas par la guerre qu’il a gagné les élections», lance-t-il. Car, «si on ne fait rien, on n’évitera pas des troubles, on n’évitera même pas la guerre civile, un mot grave que je ne souhaite à aucun pays», a-t-il dit. «Nous sommes sous-développés, avec des sociétés segmentées où il y a trop de problèmes qui nous opposent réellement ou illusoirement, mais des problèmes qui sont là», explique le vice-président de l’Assemblée nationale. Pour lui, si «des tensions sont portées à un certain niveau», c’est la «faute d’Abdoulaye Wade». Et «il faut l’empêcher par l’organisation d’élections régulières. Ce qu’il ne veut pas. Car les sondages sont unanimes. Car selon un sondage Sopres, son parti réuni, il n’aura que 30 % et toutes les enquêtes sont formelles qu’il sera battu, il a reporté les élections», assure-t-il.

Amath Dansokho avertit qu’il faut «se préparer». Avant de dire à l’endroit de l’assistance : «Je suis content de cette mobilisation, mais il faut aller plus loin. Sans vous, je ne sais pas à quoi le Sénégal va ressembler, car ils ont tout détruit. Je ne sais pas où on a trouvé cette race de politiciens. Je sais que j'ai des responsabilités dans son élection. Mais je me hâte, avant de mourir, de les sortir de là. Ma seule ambition c’est qu’il parte et nous laisse notre pays», clame-t-il.



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