Ceux qui considèrent la politique comme étant le domaine, par excellence, de l’hypocrisie et où l’intérêt prime sur toute autre considération, n’ont peut-être pas tort. La preuve par mille, l’ex Premier ministre, M. Idrissa Seck, qui, comme tout le monde le sait, a joué un rôle déterminant dans l’éviction de M. Moustapha Niasse du gouvernement de l’alternance, envisage de nouer un partenariat avec ce dernier en 2 007. C’est du moins ce que rapporte son porte-parole, M. Omar Sarr.
La politique ne peut pas aller de pair avec la morale encore moins avec l’éthique. Cette affirmation qui donnerait sûrement un haut le cœur à un Jean Jacques Rousseau qui soutient tout à fait le contraire, se vérifie pourtant de plus en plus sur le terrain. D’ailleurs, dès qu’on parle, aujourd’hui, de politique, particulièrement sous nos cieux, les gens voient tout de suite derrière la magouille, la corruption, les coups bas, les chantages, etc. Une position derrière laquelle on ne peut, malheureusement, que se ranger si on se réfère à ce qui se passe actuellement dans l’arène politique sénégalaise. En effet, il n’est pas rare de voir, dans le champs politique, des gens supposés être des ennemis jurés ou des personnes dont les idéologies sont diamétralement opposées, prendre la décision d’additionner leurs forces pour des intérêts qui n’ont rien à voir avec ceux du peuple. Le cas le plus illustratif, actuellement, à ce titre est certainement celui du maire de Thiès et ex Premier ministre, M. Idrissa Seck. Voilà un homme qui, après avoir combattu sans merci le premier locataire de la Primature sous le règne de l’alternance, en l’occurrence, M. Moustapha Niasse, décide, parce que les circonstances ne lui sont plus favorables, de s’allier avec lui lors des prochaines échéances électorales. Une décision révélée par son porte-parole, M. Omar Sarr, et qui nous renseigne, au moins, sur une chose à savoir que dans l’entendement de l’ex Premier ministre, on peut, en politique, passer d’une relation d’inimitié totale à une relation d’amitié, pourvu que nos intérêts soient sauvegardés. Une position qui a franchement de quoi dégoûter et détourner plus d’un de la politique.
Mais, le problème crucial, dans cette décision, se trouve ailleurs. En effet, la grande question reste, aujourd’hui, celle de savoir si cette main tendue de M. Seck sera acceptée par le secrétaire général de l’Alliance des Forces du Progrès (Afp). Rien n’est moins sûr et cela, pour deux raisons au moins. La première, c’est que M. Niasse, selon certaines sources, garderait toujours une dent contre son ancien « bourreau ». L’autre raison est relative à l’appartenance du chef de file des progressistes à la Coalition Populaire pour l’Alternative (Cpa).
C’est effectivement un secret de polichinelle que le maire de la cité du rail est déclaré persona non grata au niveau de cette structure. Une position que le responsable socialiste, M. Serigne Mbaye Thiam, n’a d’ailleurs pas manqué de réaffirmer dimanche dernier lors d’une émission radiophonique. Il faudrait dire que la Cpa a déjà assez de pain sur la planche avec ses leaders qui peinent, non seulement, à tomber d’accord sur l’essentiel, mais aussi et surtout à s’accorder une confiance mutuelle. C’est dire donc que le projet de l’édile de Thiès de bénéficier du soutien de Niasse et Cie a peu de chance, pour ne pas dire aucune chance de connaître une suite favorable.
En attendant qu’il fasse jour et que l’on sache qui représente quoi dans ce pays, la ronde des hypocrites peut bien continuer.
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