2012, c’est dans deux ans, mais le chef de file du Parti démocratique sénégalais (Pds) a l’œil rivé sur la montre. Comme si le temps est devenu subitement court, Me Abdoulaye Wade multiplie rencontres et manœuvres bien discrètes depuis la fin 2009. Dans quel but ? Zone mystère pour l’instant.
S’il y a une audience à surveiller de très près cette après-midi, c’est celle que le chef de l’Etat et Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (encore en vie en attendant son enterrement lors du Congrès du Pdsl de juin prochain), accorde aux parlementaires libéraux des deux Chambres (Assemblée nationale et Sénat). L’objet de la rencontre, prévue aujourd’hui au Palais, n’a pas été spécifié aux parlementaires. Mais les conjectures vont bon train et les langues se délient depuis l’annonce de cette rencontre. Pour d’aucuns, la rencontre s’inscrit dans le cadre du processus de renouvellement des instances et de la vente des cartes du parti. Mais, d’autres voix plus ou moins alarmistes campent la rencontre dans le sens des manœuvres contre le Président du Sénat, Pape Diop. En tout cas, au moment où des informations font encore état de relations tendues entre le Pape du Sopi et le président du Sénat, tout reste possible ; la disgrâce de l’ancien maire de Dakar étant devenue un petit secret de…Polichinelle.
Me Wade ne veut plus se donner de pause
Cette rencontre, convoquée par le Palais, intervient 48 heures seulement après celle des responsables libéraux par le numéro un du Parti démocratique sénégalais (Pds). Une réunion au cours de laquelle Me Abdoulaye Wade a jeté les amarres pour la mise sur pied d’un nouveau Pds, rebaptisé Pdsl. Les opérations de renouvellement vont être lancées, selon les bons propos de celui qu’on estampille au Pds comme étant la seule constante. Et hier, suite aux instructions du Président Wade, les commissaires désignés se sont rencontrés à la Permanence Mamadou Lamine Badji, sise sur la Voie de dégagement Nord (Vdn). Réunion au cours de laquelle, décision a été prise de lancer les opérations au niveau des départements du Sénégal, dès la semaine prochaine. Autant dire que chez les libéraux, c’est une véritable course contre la montre qui est lancée.
Une frénésie suspecte
Des sources généralement bien informées s’interrogent sur cette nouvelle cadence imprimée par Me Abdoulaye Wade. Les enjeux semblent, en tout cas, très importants, qui expliquent qu’Idrissa Seck, qui n’aime pas trop être convié où il ne joue pas les premiers rôles, ce soit déplacé. Pour se voir dire par le maître des lieux, que Farba Senghor est celui qui va superviser les opérations de renouvellement. Cette alchimie politique est servie aux Sénégalais au moment où de fortes manœuvres sont enregistrées un peu partout dans la machine électorale. Des mouvements à la Commission électorale nationale autonome (Cena) et au niveau de la Justice où le départ de la Présidente du Conseil constitutionnel est annoncé. Ce qui donne sans doute tout son sens à la rencontre de cet après-midi. Car le Parlement est présenté, depuis quelques mois, comme le siège stratégique à partir duquel, le Président Wade devra engager les réformes nécessaires pour préparer une succession à venir.
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