«Barthélemy Dias n’est qu’un bluffeur…» Selon PAPIS BATHILY, ANCIEN DIRECTEUR DE LA PISCINE OLYMPIQUE

C’est la guerre des tranchées dans la commune de Mermoz – Sacré Cœur, où la jeunesse semble prendre son destin en mains devant ce qu’elle qualifie de mépris des préoccupations de la localité, de la part de l’actuel maire de Bennoo Siggil Sénégal, en l’occurrence Barthélemy Dias. Le jeune responsable libéral et ancien directeur de la piscine olympique, M. Papis Bathily n’a pas mis de gants pour fustiger la mauvaise foi de Dias fils.

Lequel aurait trahi la confiance et l’espoir de toute une commune. Il est revenu avec le Messager sur son retour à la commune d’arrondissement de Sacré Cœur – Mermoz qu’il avait quittée au profit de la Biscuiterie, pour dit-il, « des raisons académiques ». Entre autres questions de l’heure, M. Bathily s’est également prononcé sur le différend Etat du Sénégal / Sentel Tigo, ainsi que sur le dernier rapport d’audit de l’ARMP. Entretien…

Le Messager : Dans un passé très récent vous militiez dans la commune de Biscuiterie, aujourd’hui que vous avez décidé de revenir dans la section communale de Mermoz – Sacré Cœur, comment expliquez-vous ce come back politique ?

Papis Bathily : J’ai récemment milité dans la commune de Biscuiterie pour des raisons académiques et cela a été une bonne école pour moi. Lors des dernières élections municipales, rurales et régionales, j’étais le coordonnateur du comité électoral de Biscuiterie où, à côté des leaders et responsables libéraux, nous avons eu à abattre un important travail visant à consolider les bases du Parti démocratique Sénégalais (PDS) dans cette commune.

Aujourd’hui, au même titre que Biscuiterie, le PDS a plus que jamais besoin d’asseoir ses bases dans la commune de Sacré Cœur – Mermoz. A mon avis, le PDS doit s’appuyer sur les jeunes natifs de cette localité qui ont de nouvelles visions et c’est tout ce qui explique mon retour en zone dans l’optique d’y apporter ma contribution dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet d’élargissement et de consolidation des bases de notre parti. Cette mission s’accomplira avec tous les responsables libéraux authentiques de la commune que j’ai déjà rencontrés dans ce cadre et qui m’ont aussi rassuré.

Globalement, comment vous appréciez la vie politique dans la commune de Sacré Cœur – Mermoz ?

Il est regrettable de reconnaître cette léthargie pratiquement généralisée au niveau du département de Dakar. En général, dès que vous entendez parler des libéraux, ce sont des querelles ou guerres de positionnement et c’est vraiment dommage. Au niveau de ma commune, il y a un petit flou dans la vision des leaders politiques locaux et je crois que les populations ont aujourd’hui besoin d’avoir une idée précise sur leurs orientations et objectifs.

C’est pourquoi d’ailleurs, je milite pour une introspection des concernés sur comment appréhender et approcher l’administré et arriver à convaincre le simple citoyen à épouser la vision du président de la République. Evidemment, il faudrait identifier des gens pour porter ce projet là et le défendre au niveau des populations avec les compétences qui ne manquent pas parmi les jeunes et cadres vivant au sein de notre commune et qui doivent apporter leur soutien au frère secrétaire général national Me Abdoulaye Wade.

Pour reparler de votre retour à Sacré Cœur – Mermoz, votre décision ne serait-elle pas dictée plutôt par le désir de vous opposer à l’actuel maire Barthélemy Dias de façon plus active ?

Je crois que les libéraux actuels de notre commune ont donné ce qu’ils avaient. Je pense que la politique est parfois très complexe , en ce sens que les populations ont toujours besoin d’entendre un discours nouveau, de découvrir de nouveaux leaders qui soient porteurs de projets et d’espérance. A mon sens, c’est là que le désespoir a été ressenti par les administrés de Sacré Cœur – Mermoz et dans un registre qui colle carrément à Barthélemy Dias, il a su ameuter des gens qui n’avaient pas compris ce qui se cachait véritablement derrière son visage. Il a dû profiter d’une certaine situation qui nous était défavorable pour pouvoir difficilement passer au second tour de l’élection municipale. Ceci, pour expliquer simplement que l’actuel maire est loin de faire l’unanimité autour de lui.

Bientôt un an que les libéraux de votre commune sont soumis à une posture d’opposition locale. Mais avec le recul, quel regard jetez-vous sur le programme de développement local mis en œuvre par la nouvelle équipe municipale ?

En fait de programme, c’est vous qui en parlez mais les populations elles en tout cas, n’ont encore rien senti comme programme déroulé en leur faveur. Actuellement, il n’y a aucun jalon posé véritablement pour la prise en charge des préoccupations des populations et j’en veux pour preuve le budget de la commune qui a été voté par le conseil municipal et adopté par le représentant de l’Etat. Dans ce budget qui est de l’ordre de 369 millions F Cfa, les 90% sont consacrés au fonctionnement du cabinet du maire, dont 53% réservés également à des dépenses de prestige et diverses avec tout ce que cela comporte comme opacité.

Je suis tenu de parler à l’échelle de Bennoo Siggil Sénégal parce que tout simplement, Barthélemy Dias, contrairement à ce que beaucoup pensent, est loin d’être l’artisan de la victoire de sa coalition. Figurez-vous aujourd’hui que dans ce budget, 10% seulement soient consacrés à l’investissement alors que dans son rapport de présentation, il dit que le programme d’investissement sera pris en charge par la ville de Dakar. Aujourd’hui, lui-même est en porte à faux avec les déclarations qu’il avaient faites durant la campagne, à l’endroit des populations pour se faire élire. Et c’est cela que l’on appelle en politique : la langue de bois.

La mairie de Mermoz – Sacré Cœur ne sera pas transformée en vache laitière et ne sera pas non plus utilisée pour la santé financière de la famille Dias. Nous voulons que Barthélemy cesse ses diatribes et « pantalonnades » contre le régime de l’alternance.

A propos du différend qui oppose l’Etat du Sénégal et la direction de Sentel / Tigo, quels commentaires suscite cette affaire pour vous ?

En tant que responsable libéral, moi je mesure les ambitions d’Ousmane Tanor Dieng, chargé de négocier les valeurs du Sénégal et de les arrêter à 50 millions F Cfa et Karim Wade, qui les chiffre à plus de 200 milliards F Cfa. On avait vu dans le cadre des négociations avec Sudatel, que les deux parties avaient finalement conclu l’affaire sur un peu plus de 100 milliards F Cfa. Qu’on veuille revoir beaucoup plus clair pour ce qui est de la licence Tigo et rendre la manne plus consistante, je trouve que cela est très normale. Donc dans cette histoire, s’il y a vraiment quelqu’un qui doit se taire, c’est bien le Secrétaire général du parti socialiste qui, durant son régime nous avait habitué à des écarts de langage, à des sorties à l’emporte-pièce doublé d’un pédantisme béat.

Un rapport d’audit de l’Agence de Régulation des Marchés Publics (ARMP) vient de mettre en cause la gestion de certains responsables de l’Etat dont Pape Diop, lors de son passage à la municipalité de Dakar, alors peut-on parler de bonne gouvernance à ce niveau ?

J’ai bien lu le rapport qui se trouve dans le site de l’ARMP mais je dois à la vérité de dire que je suis sur la même longueur d’onde que le président du Sénat. On épingle quelqu’un si toutefois sa faute est avérée et sur ce principe, je trouve que certains paramètres n’ont pas été respectés. Le principe élémentaire de la contradiction a été occulté à mon avis, d’autant qu’il s’agit d’un manquement dans les procédures d’attribution des marchés publics, ce qui ne signifie point que Pape Diop a détourné ou commis quelque faute de nature à ameuter l’opinion. Maintenant, l’occasion n’a pas été donnée à l’intéressé de s’expliquer par rapport à ces manquements là, même si par voie de presse, il a eu à en parler sommairement.

Toutefois, il y a quelque chose que je n’ai pas très bien compris parce que d’après certaines informations, le rapport a été déposé au niveau de la ville de Dakar et on n’arrive pas à retrouver ses traces. Avec mon expérience de huit (8) années, passées dans cette institution municipale où il y a deux (2) bureaux du courrier, notamment celui du secrétariat général et celui du cabinet du maire. Dès lors, je ne pense pas qu’on ait déposé le rapport ailleurs qu’au niveau de ces deux services et le fait de ne pas le retrouver pose également quelque part un problème d’administration même si j’avoue ne pas connaître à quel niveau.