Bureau politique de l’afp : Moustapha Niasse met « ses députés » face à leurs responsabilités

Ça sent le roussi à l’Alliance des forces de progrès. Et même s’il ne l’a pas dit de manière explicite, Moustapha Niasse en veut terriblement aux députés « progressistes » qui ont décidé de rester à l’Assemblée nationale. Lors de la dernière réunion du bureau politique de l’Afp, jeudi dernier, Moustapha Niasse interpellé, a dit en substance : « j’ai démissionné pour donner un signal fort. Je ne peux demander à personne de quitter l’Assemblée nationale, mais il faut savoir lire entre les lignes ». Commentaire d’un membre du bureau politique : « Niasse a signalé à droite, les autres ont tourné à gauche. C’est anormal. »

Entre le leader de l’Afp et les députés de son parti qui continuent de siéger l’Assemblée nationale faisant complètement fi de l’expiration de leur mandat au soir du 30 juin dernier s’est installée une crise de confiance mise à nu lors de la dernière réunion du bureau politique de l’Afp tenue le jeudi 13 juillet. Au cours de cette rencontre hebdomadaire, renseignent des sources dignes de foi, c’est un « Moustapha Niasse très dépité et confus » par la décision de ses camarades qui s’est adressé aux membres de l’instance dirigeante de sa formation. En effet, poursuivent nos interlocuteurs, « Niasse a dit qu’en tant que leader, il était de son devoir de poser un acte (Ndlr, démission à l’Assemblée nationale). Maintenant, dit-il, c’est aux autres de le décrypter ». Totalement convaincues du souhait du chef de file des progressistes de voir tous les membres du groupe « Espoir » dirigé par Madieyna Diouf quitter le Parlement au soir du 30 juin dernier, nos sources avancent que celui-ci leur aurait tenu un discours plein d’enseignement. « . Je suis logique avec moi même. Je considère que la prorogation du mandat des députés n’est pas normale et est contraire aux aspirations du peuple. Mon vœu était que les gens démissionnent ! Mais puisque le mandat de député est impératif, je ne peux demander à personne de quitter son poste. Je ne vais jamais prendre la responsabilité sur moi de demander à un député de démissionner et une fois chez lui, sa femme lui remonter les bretelles. EN effet, leurs femmes peuvent leur dire que Moustapha Niasse a de l’argent, des voitures..., et vous ne comptez que sur ce que vous gagnez à l’Assemblée ».

Niasse : « dans ce parti, il y a des hommes d’Etat, des hommes politiques et des politiciens »

Cela dit, il n’en demeure pas moins que le numéro un des progressistes ne trouve aucune circonstance atténuante à Madieyna Diouf et Cie qui ont passé outre les positions affichées par une bonne frange des structures de l’Afp qui réclamait à cor et cri leur départ de l’hémicycle. Au contraire, avec cette nouvelle donne, Moustapha Niasse semble désormais s’être fait une religion peu reluisante sur ses camarades. En ce sens qu’il ne s’est pas embarrassé de déclarer sentencieusement : « je viens de me rendre compte que dans ce parti, il y a des hommes d’Etat, des hommes politiques mais également des politiciens ». Cette déclaration, affirme-t-on, a fait écarquiller des yeux certains responsables du bureau politique qui ne s’y attendaient guère. D’ailleurs, indiquent nos sources, aucun député n’a pris la parole pour s’expliquer.

C’est dire que le « forcing » perpétré par Madieyna Diouf et Cie pour se maintenir coûte que coûte à leur poste parlementaire, a fortement vicié l’atmosphère du côté du Point E, siège de l’Afp où règne un climat de suspicion. Ce qui empêche les langues de se délier au cours des rencontres de parti.

Avec cette sortie de Niasse, la structure des cadres et celles des jeunes dirigées respectivement par Mor Dieng et Mbaye Dione ainsi que Denise d’Erneville, qui avaient exigé la démission de l’ensemble de députés de l’Afp trouvent un soutien de taille.