DEPÔT DES CAHIERS DE DOLEANCESMe Wade révèle avoir remis à la Cnts 600 millions

Cérémonie de remise des cahiers de doléances riche en révélations, hier au palais de la République, où le président Wade recevait dans la salle des banquets les 17 leaders des organisations syndicales qui ont tour à tour pris la parole. Et c’est au moment où le Secrétaire général de l’Union des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas), Mademba Sock, regrettait la non effectivité de la subvention de six cents millions qu’il avait promise devant les caméras de la Rts, que le président Wade est sorti de son mutisme pour le couper : « Je ne me souviens pas avoir promis 600 millions, mais je vais revoir les images ». Avant de révéler : « J’avais promis aux syndicats des sièges et j’ai remis à la Cnts de Mody Guiro 500 millions sur sa demande. J’ai aussi donné 100 millions pour les blessés de la Bourse du travail ». Seulement, reprenant la parole, Mademba Sock précise que l’annonce de cette subvention de 600 millions promise par le président Wade a été rendue officielle par un communiqué du Conseil des ministres. Entretenant la polémique, Me Wade réplique : « On met à votre disposition tous les communiqués du Conseil des ministres, et les images de la Rts ». Estimant que ce « ping-pong n’a pas d’intérêt », Mademba Sock considère que « c’est à l’Etat de prouver le contraire et pas lui ». Interpellé sur cette affaire de 600 millions, le patron de la Cnts confirme. « C’est connu de tout le monde, c’est dans le rapport de mon congrès et j’ai informé les organes de ma centrale. Quand les gens ont voulu faire de l’amalgame sur les 600 millions, le président a apporté des précisions. Quand je suis venu en 2002, l’Etat a voulu récupérer les locaux de la Bourse du travail, mais j’ai dit au président que c’était notre siège. Mais que nous avions un terrain que nous pourrions construire. C’est dans ce sens qu’il nous a remis 500 millions pour la construction et 100 millions pour les victimes de la Bourse du travail. C’est en fait un dédommagement ». Par ailleurs, le président Wade, qui a prêté une oreille attentive aux Secrétaires généraux des 17 organisations syndicales qui lui ont présenté leurs cahiers de doléances, s’est félicité de l’atmosphère qui a présidé à la cérémonie. « J’accorde une importance capitale au pouvoir d’achat des travailleurs. Non seulement il faut une augmentation nominale sur les salaires, mais il faut une baisse de la fiscalité sur les salaires », a-t-il lancé. S’agissant de la lancinante question des crises répétitives au sein du système éducatif, le président, qui dit être d’accord sur les journées nationales de l’enseignement, a lancé un appel du pied aux enseignants : « D’ici là, arrêtez les marches, les grèves et rétentions de notes ». Considérant que derrière une revendication se cache une autre revendication, le président Wade a invité « les partenaires sociaux à engager une réflexion sur le suivi des négociations ». Car, souligne-t-il, « si les revendications des enseignants une fois satisfaites sont remplacées par d’autres, nous risquons de nous retrouver dans une impasse ». D’ailleurs, demande-t-il aux enseignants, « est-ce qu’il faut augmenter les salaires et laisser de côté les investissements ? » Avant de dire : « Les revendications ne peuvent trouver des solutions qu’à la limite du Budget national. Je viens de dire au Premier ministre de ne prendre aucun engagement qu’il ne peut pas satisfaire, quelles que soient les pressions ». Reconnaissant que le droit de grève est si sacré et qu’il est inscrit dans la constitution, le chef de l’Etat s’est permis de rêver  : « Mon rêve est que le Sénégal m’accorde trois ans sans perturbation. Vous allez voir un Sénégal qui va étonner davantage ».