DIALOGUE AVEC WADE:Le Ps refuse de revenir au pouvoir par la petite porte

Ousmane Tanor Dieng a été reçu hier par le Chef de l'État, au Palais de la République. Le leader du Parti socialiste (Ps) , a, à sa sortie d'audience, réaffirmé l'ancrage de son parti dans l'opposition. Il a aussi déclaré avoir décliné l'offre de son hôte qui consistait à entrer dans un gouvernement d'union nationale. "Le Ps tient à respecter le verdict des Sénégalais sorti des urnes aux scrutins de 2000". C'est ce qu'a déclaré Ousmane Tanor Dieng hier, à sa sortie d'audience avec le président Abdoulaye Wade. Le leader du Ps a indiqué que les socialistes réaffirmaient ainsi leur ancrage dans l'opposition.

Pour M. Dieng, il est bon que dans une démocratie, que ceux qui ont gagné, et ce qui ont perdu, se battent en opposants pour reconquérir le suffrage du peuple. Ainsi, il dira, qu'"il faut bien qu'une forte opposition existe dans un pays. C'est une chose qui crédibilise la démocratie". C'est dire, si l'on en croit Ousmane Tanor Dieng, qu'avec l'alternance survenue en 2000, les Sénégalais ont envoyé le Ps s'opposer au régime en place. Tels sont les principes auxquels le parti compte se soumettre jusqu'à son retour aux commandes.

Il dira à ce propos: "Ce que le Ps a à faire, est de se battre dans un cadre d'opposition, pour reconquérir le pouvoir". Le Premier secrétaire du Ps a même laissé entendre que même son hôte est conscient de cet état de fait. Et de dire: "Le président m'a dit en souriant que ce serait trop demander au Ps que d'inviter ce parti à venir le soutenir". C'est aussi l'avis de l'héritier de Abdou Diouf à la tête du Ps. Celui-ci dira: "Notre parti a quand même plus de 60 ans d'existence pour se transformer en souteneur du pouvoir d'un autre". Ainsi, il a tenu à rappeler à l'ancien opposant Wade, "qu'à moins de cent jours des élections, il démissionnait de tout gouvernement".

Ousmane Tanor Dieng dit avoir fait observer au président de la République que "le dialogue est en toute chose bon. Il doit anticiper sur les difficultés pour parer à celles-ci".Toutefois, "Wade et moi sommes d'accord de travailler en sorte que les élections soient libres transparentes et régulières". Mais le socialiste en chef, a dit que pour ce faire, "il faut un code de conduite entre les candidats aux scrutins". Il n'a pas cependant décliné le type de code qu'il a suggéré. Aussi, a-t-il souligné que pour respecter les règles du jeu dont il a parlé, "Wade doit promouvoir à son niveau des dispositifs pour un scrutin régulier".