A moins d’un an de la fin de leur mandat, une grande majorité des conseillers municipaux de Diourbel regrettent d’avoir porter Jacques Baudin à la tête de la municipalité. Mercredi dernier, la session budgétaire a été un moment de décrier sa gestion surtout celle foncière et sa désertion depuis deux années de la commune.
La question foncière est d’actualité au Sénégal en général et au niveau des collectivités locales en particulier. Celle de Diourbel n’a pas échappé à la règle. Mercredi dernier, en session municipale pour le vote du budget 2013, la gestion foncière est revenue comme un leitmotiv dans la prise de parole de la majorité des conseillers municipaux. Ils ont presque tous dénoncé le bradage du foncier. Ils accusent le maire Jacques Baudin d’être trop boulimique. Aidé en cela par son homme-lige Yamar Ndiaye qu’ils accusent d’être le bras armé du maire dans cette opération de spoliation du foncier de la commune. Mieux, disent-ils, il n’y a plus de réserves foncières dans cette collectivité où tout a été morcelé et vendu. Le maire aurait même signé des arrêtés vierges pour permettre de mieux corser l’opération. Ousmane Mbacké Ndiaye, conseiller municipal, dénonce et compte ester en justice. «J’ai l’intention, annonce-t-il, de saisir la justice. Il y aura une plainte collective avec les requérants pour qu’ils puissent disposer enfin de leurs parcelles. Diourbel n’a plus de réserves foncières. 77 arrêtés vierges ont été signés par le maire Jacques Baudin.» Cheikh Koné s’est aussi offusqué du bradage du foncier. Pire, renchérit Mamadou Dioum qui accuse Yamar Ndiaye et Jacques Baudin d’avoir «vendu toute la commune de Diourbel». Très en verve, le conseiller municipal demandera à Youssou Faye, adjoint au préfet de Diourbel, d’être leur «interprète auprès du gouverneur, parce qu’il y a les anciens chefs de service régionaux de l’Urbanisme, des Impôts et Domaines qui sont impliqués dans ce scandale foncier. Comment avoir 1 236 personnes qui ont déjà payé leurs frais de bornage et attribuer des terrains à des coopératives d’habitat de la Sde avec des personnes qui habitent Mbour et Mbacké et laisser les autres ? Il y a des conseillers municipaux qui sont aussi impliqués...». Avant de s’insurger contre les plaintes déposées au niveau du Parquet et qui sont restées depuis lors sans suite. Il demande aussi que «la traque des biens mal acquis ne soit pas seulement circonscrite à Dakar mais aussi au niveau des collectivités». «Le maire et son homme à tout faire, Yamar Ndiaye, ne font pas que seulement brader des terres. Ce même Yamar Ndiaye aurait, d’après la conseillère Dieynaba Kandji, escroqué et abusé de la confiance de Néné Nguirane qui lui aurait remis 400 000 francs Cfa pour l’acquisition d’une cantine à la gare routière de Diourbel.»
Budget arrêté à 1 235 794 348 francs Cfa
Au cours de cette session municipale présidée par El hadji Ndiaye Diodio, la pléthore du personnel de la commune a été dénoncée. A ce jour, la commune de Diourbel compte environ 250 agents et une masse salariale de 350 millions de francs Cfa. Des doublons ont même été notés. Selon les révélations, des conseillers continuent de percevoir «leur salaire alors qu’ils ne sont plus au Sénégal. D’autres ne connaissent même pas le chemin de la mairie». L’autre question qui a retenu l’attention des conseillers a été le service de l’état-civil que l’officier qualifie de «poubelle de la mairie. C’est la vitrine de la municipalité mais, malheureusement, elle n’est pas bien considérée». Toutes choses qui font que des conseillers regrettent d’avoir élu Jacques Baudin. Baïdy Fall : «Je regrette et présente mes excuses aux populations pour avoir contribuer à l’élection du maire. Le maire n’est pas présent. On va voter un budget et après, il en fera ce qu’il veut. C’est un manque de considération de sa part.» Déthié Faye fait aussi partie du lot des déçus de l’élection de Jacques Baudin: «Je n’avais jamais su que le mal était aussi profond. Le 1er et unique responsable, ce n’est personne d’autre que le maire.» A sa suite, Alassane Barro, 3ème adjoint au maire, mettra les pieds dans le plat : «Le maire n’a aucune volonté de régler cette question des parcelles. Le docteur Wone, 1er adjoint, avait pris un arrêté pour résoudre cette question mais un agent municipal a déchiré l’arrêté. En réalité, c’est le maire qui est responsable.»
Malgré toutes ces remarques, le projet de budget de la mairie de Diourbel pour l’exercice 2013 a été voté majoritairement. Il s’équilibre en recettes et dépenses à la somme de 1 235 794 348 francs soit une hausse de 128 993 362 francs en valeur absolue et 11,6% en valeur relative. L’essentiel du budget est affecté au fonctionnement qui est de 1 037 306 393 francs. L’investissement est de 198 487 955 francs. Cette rubrique a connu une baisse de 32 312 045 francs par rapport à l’année 2012.
Réactions de Yamar Ndiaye
«Nous sommes en période préélectorale. C’est ce qui explique toute cette agitation parce que certains sont candidats ou bien ont des ambitions personnelles. Ce sont des positions personnelles qui se dégagent. Ceux qui m’accusent, se fondent sur des rumeurs. Je leur ai demandé s’ils ont des preuves, ils n’ont qu’à porter plainte. S’ils n’arrêtent pas, ils pourraient recevoir des citations directes. Sur les arrêtés vierges dont ils accusent le maire d’avoir signé, c’est faux. Le maire n’a jamais signé d’arrêtés vierges. Ce qui se passe, c’est qu’après les appréciations des services techniques, le maire signe mais sur la base d’un fond de dossier. Les accusations portées sur lui ne tiennent pas la route. Concernant les lotissements, le maire a fait de la régularisation des dossiers de 2008, une priorité avant les autres. Sur l’accusation de Néné Nguirane, la justice l’a déboutée après une plainte». Telles sont les clarifications apportées par Yamar Ndiaye
Jacques Baudin, quant à lui, n’a pas voulu se prononcer. Le maire a refusé de parler et de donner sa version.
Un Plan d’investissement communal
Diourbel vient de se doter pour la 1ère fois, depuis son érection en commune mixte en 1918, puis en commune de plein exercice en 1955, d’un Plan d’investissement communal (Pic). Un outil indispensable dans la planification et la gestion d’une collectivité locale. Ce Pic contient des incohérences et contradictions dans le fond et dans la forme, parce que les services techniques de l’Etat n’étaient pas impliqués. D’où la mise en place d’une commission de lecture pour la dernière mouture du Pic. Peut-être que Diourbel pourrait inspirer les autres communes que sont Mbacké et Bambey qui n’en disposent pas.
4 Commentaires
Titovitch
En Mars, 2013 (21:29 PM)ILS ONT POUR PRINCIPE POLITICIEN : SE SERVIR ,SERVIR SA FAMILLE , ET MOUILLER SES OBLIGES ET AUTRES COURTISANS POUR SE MAINTENIR.
LE PROBLEME DES PARCELLES N ' EST QUE LE COTE VISIBLE DE L' ICEBERG DES FORFAITURES DE CES DEUX
ESCROCS DE LA FANGE POLITICARDE DU BAOL .
Fina
En Mars, 2013 (11:12 AM)Belfegore
En Mars, 2013 (15:28 PM)Feuz
En Mars, 2013 (17:01 PM)Participer à la Discussion