Le Populaire - Aujourd’hui qu’une « contre-pétition endossée par 40 députés » circule pour exiger son départ de la tête du groupe parlementaire « Libéral et démocratique », d’ores et déjà menacé d’éclatement avec l’éventuelle naissance d’une autre entité de ses flancs, Doudou Wade attend de pied ferme ses contempteurs. « Avec les déclarations guerrières de ses amis, l’affrontement est désormais inévitable avec Macky Sall s’il ne démissionne pas de l’Assemblée nationale ».Ses motivations en ce qui concerne la pétition qui vise à faire démissionner Macky Sall de son poste de président de l’Assemblée nationale, Doudou Wade président du groupe parlementaire « lIbéral et démocratique » les explique ainsi : « Nous avons voulu éviter une crise institutionnelle en dissipant des malentendus qui existent entre l’Exécutif et le Législatif. Pour rétablir les relations, sur la base de la confiance, entre ces deux institutions fondamentales de la République. Mais aussi mettre à l’aise la majorité politique, qui a élu Macky Sall comme président de l’Assemblée nationale avec la totalité des 131 voix du groupe. Quand les bases du parti, dans les fédérations, se sont mises à demander la suppression du N°2, on ne pouvait pas ne pas en tirer des conséquences. La perte du poste de N°2 entraînerait obligatoirement et inéluctablement la perte d’une position institutionnelle, si on laissait le parti prendre cette décision. C’est pourquoi nous avons organisé une pétition, une opinion écrite adressée à une autorité ».
« On veut faire passer Macky Sall pour un brimé »
M. Wade de brandir, département par département, les listes des signataires de la pétition, en se refusant toutefois de dire le nombre exact de députés qui ont émargé sur ses listes. « La tendance est maximale. Et j’invite Macky Sall à présenter sa démission, parce que cela nous éviterait une crise. Je suis allé chez Macky Sall, avec des députés, pour lui donner ce conseil. Il pourrait nous permettre, après, de prendre le relais. Il est déjà arrivé que quelqu’un démissionne pour être reconduit (ndlr : Idrissa Seck). Malheureusement, Macky Sall n’a pas suivi notre conseil. Et actuellement, ni la Constitution, ni le Règlement intérieur ne permet de le démettre. Nous avons posé un acte politique. Macky Sall a refusé de démissionner, en tant que président de l’Assemblée nationale, et même pour le poste de N°2 du Pds, il a attendu que le Comité directeur soit sur le point de supprimer le poste pour démissionner. Là, encore une fois, il a manqué de flair politique. Il a, en outre, refusé de participer au Comité directeur, alors qu’il se trouvait dans l’enceinte du Palais ». Toutes chose qui font que Doudou Wade entrevoit le pire : « Il faut bien être conscient que nous sommes dans une crise politique et nous allons vers l’affrontement. Des députés, ses partisans, ont été les premiers à tenir des propos injurieux et calomnieux jusqu’à annoncer la scission et l’affrontement. Ils ont pris l’engagement de créer un groupe parlementaire pour ce lundi, (Ndlr : hier). Comme pour constituer un groupe, il faut dix députés, et ils en revendiquent quarante, ils pourraient faire vite. Autrement dit, aujourd’hui, Macky Sall, président de l’Assemblée nationale, fonctionne, mais nous sommes dans une crise politique. Et des solutions doivent être trouvées ».
« Une proposition de loi pour ramener le mandat du Bureau à un an »
Doudou Wade d’ajouter que « la souveraineté appartient au peuple et s’exerce via le référendum ou le Parlement par les sénateurs et députés. Absolument, rien n’empêche à ce que l’on dise que le président de l’Assemblée nationale est élu pour un an. D’ailleurs, à cet effet, un collègue prépare une proposition de loi, pour ramener le mandat du Bureau de l’Assemblée nationale dans sa totalité à un an. Nous attendons cette proposition de loi pour examen afin de l’adopter éventuellement ». Ne veut-on pas liquider Macky Sall pour ouvrir le boulevard à Karim Wade ? Doudou Wade réplique : « Ce sont des élucubrations. C’est pour faire passer Macky Sall pour un brimé. Karim Wade n’est pas dans un parti et nous ne sommes pas aujourd’hui dans une situation où l’on doit aller à une présidentielle. Ni mon parti, ni mon Secrétaire général n’ont, une seule fois, évoqué cette question. Je crois qu’il faut arrêter ce débat. Il n’est pas sérieux. C’est le seul moyen qui reste à une opposition déboussolée par ses défaites et ses erreurs monumentales d’occuper le terrain médiatique ». Au contraire, Doudou Wade est d’avis que « ce sont plutôt les partisans de Macky Sall qui, dès son arrivée au poste de président de l’Assemblée nationale, ont perçu cela comme une sanction. C’est cela l’erreur fondamentale. Me Wade a amené Macky Sall à l’Assemblée nationale pour qu’il soit un homme d’Etat aguerri. Mais, malheureusement, voilà le résultat ».
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