Mille cinq cent un. C'est le nombre de Sénégalais, candidats à l'émigration clandestine, qui ont vu leur rêve se briser au large des côtes sénégalaises. Le bilan a été établi par les autorités de la Marine marchande, de la Gendarmerie nationale et de la Police. Les trois corps ont mené, du 19 au 21 du mois courant, une opération combinée de lutte contre l'émigration clandestine par voie maritime.
A en croire les maîtres d'oeuvres de l'opération, ces mille cinq cent une personnes avaient embarqué dans 19 pirogues artisanales. Des pirogues qui contenaient également une logistique composée de 73 fûts de 200 litres de carburant chacun. Les clandestins détenaient par dévers eux une somme de 21 millions de francs de Cfa.
Selon le Chef d'état major de la Marine marchande, le Capitaine de Vaisseau Ousmane Ibrahima Sall, pour venir à bout de ces jeunes déterminés à braver des risques pour se retrouver de l'autre côté de la Méditerranée, il leur a fallu mettre sur pied un dispositif constitué d'une série de rideaux sur terre assurés par les forces de la police, des vedettes qui patrouillent au niveau des points d'embarcation et des patrouilleurs en haute mer afin d'intercepter des pirogues qui ont réussi à s'échapper de la surveillance des points d'embarcation, à savoir Saint-Louis, Kayar, Cambérène, Yoff, Gorée, Thiaroye, Mbour, Saly, Joal, etc. Une stratégie qui a réussi bien fonctionné. Dans la mesure où, en plus d'arrêter les 1501 voyageurs, elle a permis de mettre la main sur 60 passeurs dont une dizaine d'étrangers. Parmi lesquels des Ghanéens et des Libériens.
De l'avis du Capitaine de Vaisseau, la complexité de la lutte contre le phénomène de l'émigration clandestine réside dans le fait que ‘ce n'est pas seulement un problème national, il est également international’. N'empêche que, affirme-t-il, côté sénégalais, la situation est maîtrisée. Il assure, que ‘la tendance a beaucoup baissé’ et la Police continue à assurer le volet de la sensibilisation au niveau des plages et autres points d'embarquement.
Base de repression : La loi pour endiguer le fléau
Selon les officiers de la Marine, de la Police et de la Gendarmerie, pour l'opération de lutte contre l'émigration clandestine menée du 19 au 21 dernier, ‘l'application rigoureuse de la loi’ a permis de dissuader les candidats qui ont opté pour l'émigration clandestine. En effet, la loi du 10 mai 2005 relative à la lutte contre la Traite des personnes et pratiques assimilées et à la protection des victimes punit en son article 4 ‘de 5 à 10 ans d'emprisonnement et d'une amende d'un à 5 millions, la migration clandestine organisée par terre, air ou mer, que le territoire national serve de zone d'origine, de transit ou de destination’.
Ainsi, les personnes arrêtés seront poursuivies soit pour délit d'embarcation clandestine, soit pour délit d'escroquerie et incitation à l'émigration ou encore seulement pour délit d'incitation à l'émigration clandestine. Cela, selon qu'ils sont respectivement passagers clandestins, passeurs ou membres de l'équipage.
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