Amadou Moustapha Wade constate qu’en Afrique, il est rare de voir une République. « Il m’a été rarement donné de voir une vraie République en Afrique », a-t-il dit. Pour l’auteur de « La Tragédie de l’Indépendance » qui a été dédié à Nelson Mandéla, ce qui lui a été donné de constater, ce sont plutôt « des dirigeants qui semblent jouir de l’Afrique » et non l’inverse. D’où cette sentence : « L’Afrique souffre d’un mal sur le plan politique ». Dénonçant ce fait qu’il assimile à une « vraie tragédie », il cite des « gaspillages organisés « de l’Indépendance à nos jours », qui freinent le décollage du Continent africain. Pour lui, le vrai visage de cette « tragédie », c’est aujourd’hui qu’on l’observe dans des pays comme le Rwanda, le Libéria, la Sierra Léone « où des hommes sont égorgés. Ça n’existait pas avant. Il ne faut pas se masquer le visage. Il faut ouvrir les yeux », a dit celui qui s’est défendu au cours de l’émission comme un homme de refus. « Je suis né dans le refus », a-t-il. Ce, « avant Me Wade ».
Ancien compagnon de Cheikh Anta Diop pour qui il ne cache pas son admiration, Amadou Moustapha Wade se définit comme un disciple d’Aimé Césaire qu’il préfère de loin à Senghor. « Je suis profondément marqué par Césaire, je m’en réclame et je l’assume. Césaire, c’est mon maître. Je récitais Césaire par coeur », rétorque-t-il pour répondre aux critiques que le Professeur Omar Ndao lui a faites sur certaines ressemblances suspectes entre son œuvre et la Tragédie du Roi Christophe d’Aimé Césaire. « Peut-être avons-nous la même nature et avons-nous exprimé le même refus face à l’Occident… », s’est-il défendu. Et sur le Président Senghor, M.Wade pense qu’il a été « écartelé entre deux cultures : l’Afrique et l’Occident ».
Amadou Moustapha Wade est aussi revenu sur ce qu’il considère comme « la plus grande déception de sa vie ». « J’ai eu plusieurs épreuves mais celle qui m’a le plus marqué, c’est quand notre parti, le Rassemblement national démocratique (Rnd) s’est sabordé à cause de la soif d’argent de certains. J’ai participé à la dernière réunion. Nous étions trois. Chaque fois que je voulais frapper, c’est Cheikh Anta qui me retenait. Chacun ne parlait que d’intérêt », a-t-il dénoncé, l’air scandalisé par cet épisode de sa vie.
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