Un audit du fichier électoral permettra de mettre un terme au climat de suspicion entre acteurs du jeu électoral, selon le professeur Babacar Guèye. Il est le président de la Coalition des organisations de la Société civile pour une participation massive aux élections. La semaine dernière, il présentait un rapport des Organisations non gouvernementales sur l’évolution politique au Sénégal.
Les organisations de la Société civile ont plaidé pour des élections apaisées au Sénégal. Le professeur Babacar Guèye a suggéré un audit du fichier électoral pour mettre fin au climat de suspicion entre les parties prenantes aux élections. Il a présenté un rapport consacré à l’évolution politique du Sénégal au cours du séminaire tenu les 28 et 29 juillet derniers à Saly. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la réalisation du projet Afrimap, qui a pour finalité de créer des sociétés ouvertes en Afrique.
Ce rapport fait le tour des dates et événements qui ont marqué la scène politique sénégalaise. Il a été soumis à la critique des experts présents au séminaire. C’est ainsi que le journaliste El Hadji Hamidou Kassé a déploré l’absence de politique d’encadrement et de formation des partis politiques. Selon lui, « l’effet de massification des partis politiques et la hâte que les uns et les autres ont, pour conserver ou conquérir le pouvoir, font que toutes les énergies sont orientées vers ces objectifs ». Par conséquent, a poursuivi M. Kassé, ceux qui étaient préposés à l’encadrement et à la formation des militants sont pris dans d’autres tâches d’organisation, de propagande ou administrative.
Selon El Hadj Hamidou Kassé, « la conséquence est que la grande masse de ceux qui sont dans les partis ont très peu d’instruments intellectuels pour lire la société et pouvoir participer aux débats d’orientation en leur qualité d’acteurs ». « De plus en plus, on a des électeurs et non des militants politiques. Ce qui fait que les partis deviennent des espaces de confrontation entre clans et tendances, non pas sur des bases politiques doctrinales ou programmatiques, mais uniquement autour de personnes dans des situations tout à fait ponctuelles », analyse M. Kassé.
Cela explique, selon lui, le mouvement très rapide à l’intérieur ou entre divers partis. « C’est l’intérêt personnel qui détermine le plus souvent telle ou telle forme d’adhésion à tel ou tel autre parti politique », selon M. Kassé, qui plaide pour une reprise par les partis politiques de la mission d’encadrement des militants. « Si cela n’est pas fait, on risque d’évoluer vers des espaces de confrontation plus ou moins grands en fonction des enjeux liés aux intérêts individuels », avertit-il.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:37 PM)Participer à la Discussion