La rentrée gouvernementale ne s’annonce pas de tout repos pour le gouvernement. Depuis ce jeudi 13 septembre en effet, les activités ont repris au niveau de l’attelage gouvernemental. Le premier Conseil des ministres de la rentrée se tient ainsi à la salle des banquets de la Présidence. Et d’importantes mesures individuelles devraient sanctionner cette réunion dirigée par le Président Wade en personne.
C’est que la rentrée gouvernementale s’effectue dans un contexte marqué par la montée de la tension au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds). Plusieurs ténors sont en conflit ouvert. C’est le cas du Président de l’Assemblée nationale Macky Sall qui a été dernièrement attaqué par le ministre Farba Senghor, proche de la famille présidentielle. Farba Senghor a déclaré que Macky Sall n’avait plus la confiance du chef de l’Etat et que c’est à cause de cela que le Président l’a enlevé de la Primature. Des attaques qui ne sont pas sans rappeler celles qui avaient accompagné Idrissa Seck après son départ de la Primature.
Un autre duel oppose la responsable des femmes du Pds Aminata Tall à Pape Diop, maire de Dakar et futur Président de l’Assemblée nationale. Ce dernier qui a été confirmé par le Président Wade comme étant son choix pour présider la future chambre qu’est le Sénat a d’ailleurs démissionné de l’Assemblée nationale en attendant son installation. Ainsi, même si ces ténors libéraux ne sont pas tous membres du gouvernement, il reste que ces conflits internes au Pds minent toujours le fonctionnement du gouvernement et déteignent même sur l’ambiance des conseils de ministres.
On évoque aussi des manoeuvres qui auraient pour but d’affaiblir le Président du Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (Craes) dirigé par Me Mbaye Jacques Diop pour donner le poste à un autre responsable libéral.
Une bataille des tranchées qui se passe dans un contexte où l’on parle d’un retour d’Idrissa Seck dans la famille libérale. Ses lieutenants sont dans l’expectative attendant de connaître la formule des prochaines retrouvailles. Dans tous les cas, la liste des futurs sénateurs (Me Wade choisit 65 des 100 membres) est très attendue par certains responsables libéraux écartés de l’Assemblée nationale et du gouvernement. Sans doute que le Comité directeur du Pds qui devrait être convoqué bientôt abordera tous ces problèmes.
Mais un bien autre problème attend le chef de l’Etat sur le terrain social. En effet, l’alerte a été lancée par des Ong que la famine menace fortement le monde rural, surtout dans les zones de Fatick et Mbour. Caritas Sénégal, proche du clergé catholique sénégalais a même prévu de contacter ses partenaires étrangers pour faire face à la demande des populations rurales dans ces zones. Dans les zones urbaines, les observateurs constatent une baisse continu du pouvoir d’achat des sénégalais.
Plusieurs dossiers ont également alimenté les débats comme celui de la troisième licence de téléphonie octroyé à Sudatel alors que cette société ne remplirait pas toutes les conditions sur le plan technique. Des soupçons de dessous de table ont été suscités alors que les partis membres de Siggil Sénégal ont largement dénoncé le bradage des intérêts de l’Etat dans un contexte où l’on annonce que l’Etat sénégalais va vendre les actions qu’elle détient au sein de la Société nationale des télécommunications (Sonatel).
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