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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Garde à vue prolongé des mis en cause : Pourquoi le parquet tergiverse

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Garde à vue prolongé des mis en cause : Pourquoi le parquet tergiverse
Prolongation de garde à vue, retour au parquet, intense cuisine juridico-judiciaire et ouverture d'une information. Tels sont les éléments constitutifs d'une tergiversation qui accréditent à suffisance que le parquet est en manque de formule pour poursuivre Djiby Ndiaye et consorts.

Au louvoiement ahurissant d'avant-arrestation succèdent à présent les valses-hésitations post-interpellation des mis en cause dits ‘civils’, en tout cas non-magistrats de l'affaire de corruption qui traverse actuellement la justice. En effet, après près d'une semaine de mise au frais, l'autorité judiciaire n'arrive toujours pas encore à boucler la phase policière du dossier Djiby Ndiaye et consorts Momar War Seck. Déjà le week-end tant attendu a accouché d'une prolongation de garde à vue, intervenue aux environs de 23 heures sur consultation entre le parquet et les limiers de la Division des investigations criminelles (Dic). Une mesure qui en dit long déjà sur les difficultés d'une enquête préliminaire peut-être en mal d'indices suffisamment graves et concordants de nature à motiver le défèrement de Momar War Seck et compagnie. Est-il besoin de souligner qu'une prolongation de garde à vue traduit toujours le caractère inachevé du travail des limiers ?

Hier, jusqu'en fin de journée, Momar War Seck et ses acolytes étaient dans la cave du bloc des madeleines, avant de faire l'objet d'un retour de parquet qui leur a valu donc un prolongement de séjour dans le violon des policiers. Une autre mesure qui dénote si besoin est encore que le transfert des mis en cause prévu hier, n'a pu se réaliser à proprement parler. Ou, s'il a eu lieu, il s'est effectué dans des circonstances de temps et de lieu qui n'ont pas permis au procureur de la République de les interroger comme il se doit. Si bien qu'il faille attendre aujourd'hui pour voir les choses s'accélérer mais dans le sens de d'un règlement du dossier par l'ouverture d'une information à confier un magistrat instructeur pour l'approfondissement de l'enquête.

Et avec l'entrée en matière du juge d'instruction (le deuxième cabinet à défaut d'une doyenne des juges décidément très sollicitée), la chancellerie fait d'une pierre deux coups : satisfaire une opportunité répressive, le temps de permettre aux think tank juridique de terminer leur cuisine, la mayonnaise répressive tardant manifestement à prendre.

Nos sources renseignent, en effet, qu'en haut lieu on navigue entre corruption, abus de confiance, l'escroquerie au jugement et même l'association de malfaiteurs pour choisir la qualification qui cadre mieux avec les actes des mis en cause. Faut-il voir dans ces difficultés l'écho des coups de semonce que ne cesse de donner Me Ciré Clédor Ly, le conseil attitré des mis en cause et dont la réputation de procédurier redoutable n'est plus à démontrer ?

Un coin du voile devrait, en principe, être levé aujourd'hui par l'interrogatoire et le placement sous mandat de dépôt des mis en cause. Mais quelle que soit la combinaison retenue, Me Ly qui se prépare à toute formule, est assis sur la thèse selon laquelle tout ce que ses clients ont fait jusqu'ici rentre dans ce qu'il qualifie d'‘actes préparatoires’ à la corruption, lesquels ne sont donc pas pénalement répréhensibles, parce qu'intervenant avant la réalisation du forfait qu'ils ne consomment pas. A suivre l'avocat, il ne serait en mauvaise posture que si le juge Malick Lamotte, celui-là même dont dépendait le sort de Momar War Seck dans le dossier d'abus de confiance, avait été effectivement contacté. Or, poursuit-il ni Aminata Mbaye, ni Djiby Ndiaye encore moins Rawane Fall n'ont réussi à ‘atteindre le juge Lamotte’. Et de prendre d'ailleurs le blanchiment de ce dernier comme corroborant sa thèse d'inculpabilité pénale. Non sans que le défenseur des faibles redoute en définitive un ‘forcing injuste de l'incrimination pour les besoins de la répression d' Etat’.

En fait de répression, c'est là le second aspect de la chose, elle est déjà obtenue fort opportunément pour la chancellerie par l'ouverture d'une information et le mandat de dépôt en vue. ‘Ils ne peuvent, tout de même, pas espérer s'en sortir rapidement par la procédure scélérate du flagrant délit’, confie une source judiciaire informée. Et une fois conduits à Rebeuss après notification du mandat de dépôt, les prévenus devront très probablement attendre la fin des vacances judiciaires en cours pour aller en première comparution devant le magistrat instructeur.

Enfin on en sait un peu sur les tenants de l'interpellation de Mamadou Diop alias ‘Diop le maire’ (à ne pas confondre avec l'ancien maire de Dakar), à qui il serait reproché d'avoir informé le juge Lamotte d'un bruit qui courait à son sujet mais qu'il n'y était pour rien. Suffisant pour que les limiers en tirent la conclusion qu'il était bien dans le coup.



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