Le chargé de la mobilisation et de la propagande du Pds vient de s’illustrer, une fois encore, de manière particulière, prouvant, si besoin en était, que les anciens de l’Ecole nationale d’administration de l’Italie n’avaient pas tort de lui décerner une mention suivie de l’appréciation ‘Elément hors du commun’. Farba Senghor a réussi, contre toute attente, à faire parapher par les responsables de l’Intersyndicale le document consacrant la fin de la grève dans l’élémentaire ayant paralysé le système scolaire durant presque toute l’année. De ce fait, il devient plus efficace que le président qui n’a pas réussi à faire fléchir les grévistes. En même temps, il supplante Moustapha Sourang, devenant de facto le ministre de l’Education puisque ayant pu trouver une solution à une crise et épargner aux enfants une année blanche. C’est le même Farba qui mit fin à la grève des étudiants de la faculté des Lettres, lesquels ont failli, aussi, voir les efforts de leurs parents vains, cette année.
Aujourd’hui, au moment où le président Wade se frotte, certainement, les mains, parce qu’ayant maintenant une grosse épine hors du pied, les responsables libéraux exultent ou sont jaloux du travail accompli par leur camarade ministre (c’est selon), nombre de Sénégalais, soucieux de la République, s’inquiètent. Jusqu’où va aller Farba Senghor ? Quelle menace ses agissements constituent-ils pour la République ? Voilà, entre autres, des questions qui triturent les méninges de beaucoup d’observateurs de la scène politique. Parce qu’en définitive, en plus d’être un ‘élément hors du commun’, Farba devient un véritable ‘cas’ pour la République. Un ministre qui fourre son nez partout ; de la crise casamançaise à celle de l’école, en passant par la gestion du foncier etc., le Sénégal n’en a jamais connu ! C’est par la grâce de l’alternance que notre pays découvre un tel homme capable de constituer, à lui seul, un gouvernement. En devenant la seule personne qui ose critiquer le travail de ses collègues du gouvernement, et par laquelle toutes les revendications passent et trouvent, parfois, solutions, Wade, sans en avoir conscience, fait de Farba, plus qu’un Premier ministre-bis, un Vice-président de la République. Avec ce ‘coup’ réussi avec les enseignants, nul doute que le chemin pour la satisfaction des revendications n’est plus celui du Palais mais celui du … ministère de l’Artisanat. Plutôt que d’en tirer une gloriole, le chef de l’Etat doit assumer ses responsabilités et arrêter la pagaille qui a lieu dans son gouvernement du fait d’un électron libre incontrôlable.
Et ce sera un véritable tort que fera à la République toute corporation ou organisation qui contribuera à légitimer les actes du ministre Senghor en allant lui soumettre ses doléances dont la satisfaction ne relève pas de son domaine de compétence. Car la République a ses valeurs. Ne pas les respecter et les sauvegarder, c’est la fragiliser. Or, personne n’a intérêt à vivre dans une République bananière. Nos anciens se sont beaucoup donnés en mettant en place les fondements d’une République respectable. Nous nous rendrions coupables de les laisser péricliter du jour au lendemain du fait de personnes dont les valeurs de la République sont le dernier des soucis.
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