Après plusieurs mois d’atermoiement, le Rassemblement démocratique du Sénégal (Rds) a finalement choisi son candidat à l’élection présidentielle de 2007 : Abdoulaye Wade, candidat à sa propre succession.
L’annonce a été faite par le secrétaire général du Rds, Abdou Latif Guèye, à l’occasion de leur troisième Conseil national, transformé, comme un effet de mode, en congrès extraordinaire, tenu hier. Devant les militants du parti qui avaient du mal à remplir l’Auditorium de l’Endss, malgré les explications de Mactar Guèye, Latif Guèye a tenu à justifier ce choix. «Nous reconnaissons avec tous les Sénégalais objectifs que le régime de l’alternance a à son actif de grandes réalisations (…) Les importants progrès réalisés au plan des infrastructures, de la Santé, de l’Agriculture, de l’Education et au plan social», énumère M.Guèye. Au regard de «tous ces actifs», poursuit l’ancien ambassadeur de l’Ong Afrique aide Afrique (Aaa), «le réalisme voudrait que chaque Sénégalais se mobilise pour parachever l’alternance et abréger les souffrances des Sénégalais».
Cependant, dans un réquisitoire non moins sévère, le secrétaire général du Rds a évoqué les passifs du régime de l’alternance. Selon M. Guèye, l’alternance a encore beaucoup de choses à faire. D’abord sur le plan éthique, il estime que la politique ne saurait être un métier, mais plutôt un sacerdoce. «La politique ne devrait pas rimer avec recherche de prébendes ou de sinécures, un raccourci pour la réussite sociale», indique M. Guèye. Il souligne que le pire service qu’on peut rendre à un chef d’Etat, c’est de lui dire tout le temps : «M. le Président tout va bien.» En effet, poursuit M. Guèye, «c’est de la démagogie de ne reconnaître, malgré l’embellie économique, que les Sénégalais sont encore fatigués. Très fatigués. Toutes nos théories sur l’assainissement des finances publiques et équilibres macro-économiques (…) ne trouveront qu’un faible écho auprès de cette ménagère qui fait la queue sous le soleil, pour s’approvisionner en gaz butane. Que dire de l’insalubrité publique, de la crise scolaire qui perdure, lourde de danger pour nos enfants ? Que dire de cette insécurité galopante ?
Que dire de la fragilisation de nos Institutions, surtout la Magistrature, ce pilier axial d’un pays démocratique, où hélas, il est devenu si facile et si banal d’être jeté en prison !» C’est dans ce cadre que l’arrestation du Dg de Jean Lefèvre, Bara Tall, a été évoquée par le leader du Rds qui pense que «cette détention aurait pu être évitée». Latif Guèye a également condamné les menaces de mort proférées à l’endroit de Alioune Tine de la Radho et de la journaliste Dié Maty Fall.
Par ailleurs, M. Guèye prévient que le soutien de son Parti n’est pas «un chèque en blanc au candidat Wade» car, révèle-il, une rencontre avec Macky Sall aura lieu le mercredi prochain pour «un accord électoral».
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