« Je suis un gagnant…je suis quelqu’un qui, dans la vie, n’a jamais perdu ». Tenez-vous le pour dit : le fils du Président de la République est plus qu’optimiste quant à l’issue des élections de dimanche 22 mars 2009. Dans la foulée de Me Wade qui, dans toutes les élections auxquelles il a participé, sous Senghor d’abord ensuite au temps d’Abdou Diouf, se mettait dans la posture du favori, le leader de la Génération du Concret a théorisé le triomphe de sa liste. Il était interviewé, ce vendredi, par Mamoudou Ibra Kane, Directeur général de la « RFM » (radio privée), et Mahmoudou Wane, Directeur de Publication du quotidien « L’Observateur ».
A contre courant des comptes rendus de presse qui le donnaient pour mis en difficulté dans sa tournée à Dakar et dans le reste du pays, Karim Meïssa Wade relève un accueil cordial. « Je remercie les populations qui m’ont accueilli dans notre verte Casamance, dans le Fouta profond… », a déclaré le leader de la GC au micro de nos confrères. Il a ensuite fait observer – puisque, dit-on, la meilleure façon de faire croire, c’est de faire voir – une « formidable mobilisation » des populations autour de « (sa) personne ». Cela, précise-t-il, montre « l’adhésion à mon bilan ». L’accueil à Sandaga, dans le Matam et à Podor a été aussi sympathique que lors des étapes de Ziguinchor et Thiès, c’est la conviction de Karim Wade. Lequel souligne au passage qu’ « aucun leader politique n’a reçu un tel accueil à Thiès ».
Et la question « Et la mobilisation avec des jets de pierres ? » vient comme une relance ! « J’ai été scandalisé par la presse ce matin », fait savoir Wade Fils qui promet de retourner dans la cité du Rail « pour y tenir un meeting ». Quid des foulards rouges ? Le sens de la répartie en bandoulière, l’interviewé note : « Je n’ai pas vu de foulards marrons, oranges ou verts ». Cela signifie, selon le propos de Karim, qu’il n’y a pas d’opposition au Sénégal. Il singe encore le discours, destructeur, de son père.
Par ailleurs, il dira avoir porté une casquette rouge pour montrer aux populations qu’il partage leurs préoccupations.
L’Anoci s’est invitée comme un cheveu sur la soupe de l’entretien, puisque selon Karim Wade, des questions sur sa gestion de ladite agence n’étaient pas prévues. Le leader de la Génération du Concret déclare que l’Anoci fait l’objet d’un audit et d’un bilan permanents. « Nous attendons de présenter le rapport d’activités au Président de la République et d’avoir, à partir de ce moment, le feu vert de celui-ci pour nous présenter à l’Assemblée nationale » (sic). Ainsi, Wade Fils a tenté d’éclairer la lanterne des Sénégalais sur la procédure habituelle, avec glissement sur l’affaire Macky Sall qui n’aurait pas attendu que le chef de l’Etat donnât autorisation au patron de l’Anoci à se présenter au Parlement. « Macky n’avait pas respecté les règles de convocation, en sollicitant l’autorisation préalable du Président de la République », rappelle Karim Wade. Lui, a-t-il respecté l’orthodoxie des normes de gestion des finances publiques ou privées ? « Oui », répondit-il, grosso modo. Et bille en tête. Dans les détails, il dira d’abord que, à ce jour, il n’y a pas de rapports d’activités sur le sommet de l’Oci organisé en 1991 au Sénégal, sous le Parti socialiste. Ensuite, « l’Anoci n’a pas géré les chantiers », indique Karim Wade. Et pour ce qui est de la construction d’hôtels ourlant la façade maritime, à Dakar, le fils du Président rassure ainsi qu’il suit : « Nous avons mobilisé le secteur privé ; les hôtels, ce sont des investisseurs qui ont misé sur le Sénégal… ».
Assis sur des ambitions politiques grandissantes – avec, graduellement, Dakar puis le Sénégal, pensent beaucoup -, Karim Meïssa Wade trouve une formule diplomatique et douce pour symboliser ses aspirations : « J’annonce ma candidature au développement du Sénégal ». Et le wolof, la langue nationale, « c’est comme moi, nous sommes en train de progresser vers le sommet », dit l’icône ( ?) de la « Génération des bâtisseurs », mots chers à Me Abdoulaye Wade.
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