Le Ps rappelle que dans une déclaration en date du 11 juin 2008, il soupçonnait la volonté du gouvernement de recourir à l’endettement pour payer la dette intérieure, et mettait en même temps, en garde contre cette pratique car « il ne s’agit ni plus ni moins, par l’artifice du ‘’soul bouki, souli bouki’’, de financer des dettes arrivées à échéance par de nouvelles dettes à brève échéance, gonflant ainsi un passif déjà lourd d’autres emprunts. » Et pour le démentir, c’est le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances qui avait sorti à l’époque, « un argumentaire indigent qui en disait long sur son incapacité à convaincre. »
Voilà que le même ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, M. Abdoulaye Diop vient annoncer que des prêts sont accordés à notre pays par le Fmi et certains de nos partenaires bilatéraux pour faire face à la dette intérieure. Seulement, pour le Ps, ces prêts sont accordés pour les besoins d’une consommation immédiate en paiement d’arriérés, sans que l’on soit assuré du paiement intégral de la dette intérieure.
En effet, notent Ousmane Tanor Dieng et ses camarades, « la totalité des montants collectés par le gouvernement ne correspond nullement au niveau actuel des arriérés de paiement qui sont estimés par le secteur privé et par les experts à près de 300 milliards ». Selon le Ps, « c’est un secret de polichinelle de confirmer ce que tous les spécialistes et acteurs économiques intéressés savent : que la dette intérieure massive divulguée par le Représentant du Fmi à Dakar en avril 2008 est largement dépassée aujourd’hui et le sera encore plus en janvier 2009, date présumée de paiement partiel. Entre-temps, la dette aura doublé face à l’approfondissement de la crise de gabegie par les effets de la crise internationale. »
Voilà pourquoi, le Ps, « tout en réaffirmant sa position quand à la nécessité de procéder, dans les meilleurs délais, au paiement de la dette intérieure, marque son opposition à cette solution à courte vue qui entretient le cercle vicieux de l’endettement public pour la mauvaise cause. ».
Ousmane Tanor Dieng et ses camarades soutiennent que « le paiement de la dette intérieure, et plus généralement l’assainissement de nos finances publiques pouvaient ne pas découler de la mobilisation d’emprunts mais d’une thérapie de choc, conforme au format d’une gestion vertueuse des ressources publiques, qui consiste à supprimer les innombrables dépenses non indispensables et à proscrire les surfacturations pour ensuite consacrer les surplus budgétaires à l’amélioration des conditions de vie des populations et à l’apurement des arriérés de paiement. »
Le Ps interpelle les partenaires internationaux du Sénégal qui doivent éviter toute complaisance assimilable à la complicité. Il « les invite à hisser leurs exigences à la hauteur du désastre provoqué par une gestion à rebours des règles minimales de transparence, de légalité et d’efficience de la dépense publique. »
Le Ps ne manque de s’interroger « sur le laxisme du Fmi qui accepte de soutenir le programme économique du gouvernement, en passant l’éponge sur les informations erronées, sans exiger des explications sur les causes réelles de la reconstitution et de l’accumulation de la dette intérieure et sur le scandale des dépenses hors budget, sans exiger non plus un plan de rationalisation des dépenses publiques et sans se soucier de la soutenabilité des engagements financiers intempestifs du régime d’Abdoulaye Wade, à l’origine de la banqueroute financière de l’Etat et de la dégradation continue des conditions de vie des populations ».
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