L’opposition renonce à la candidature unique : Macky, Tanor, Niasse et tant d’autres feront face à Wade

L’Alliance pour la république, que préside Macky Sall, avait pris son courage à deux mains pour prêcher les candidatures multiples à l’occasion du prochain scrutin présidentiel. À l’occasion, la coalition Benno, à laquelle appartient cette formation politique, avait rué dans les brancards. Mais, tout indique qu’à dix-sept mois de l’élection prévue en 2012, le candidat à sa propre succession, Abdoulaye Wade, sera en face de plusieurs adversaires.

Après l’Apr de Macky Sall, le Mouvement des élèves et étudiants socialistes de l’Université Cheikh Anta Diop a élevé la voix pour prôner les candidatures multiples à l’occasion de la prochaine élection présidentielle. C’est dire que le rêve de bon nombre de leaders de la coalition Benno, à laquelle appartiennent l’Apr et le Parti socialiste, va se briser. La rencontre des principaux chefs de parti de l’opposition prévue au début du mois prochain n’entérinera pas la « candidature unique » que d’aucuns soutenaient. L’émergence de mouvements citoyens a participé à conduire les chefs de l’opposition du romantisme au réalisme politique. L’élection présidentielle de 2000 a, aussi rafraîchi la mémoire des leaders de l’opposition : c’est grâce aux candidatures multiples que Abdou Diouf a été contraint au second tour, avant d’être battu, après 40 ans de règne des socialistes, à son issue. On ne réinvente pas l’eau chaude.

Ceci, d’autant que Moustapha Niasse de l’Alliance des forces de progrès sait qu’il va tenter sa dernière chance pour inscrire à son palmarès politique, le titre qui y manque, exception faite de celui de président de l’Assemblée nationale : chef d’État. Ainsi, selon nos sources proches de la coalition Benno, bon nombre de ses chefs de file seront de la prochaines course présidentielle. Leur rencontre du mois de juin pour statuer sur la candidature unique de l’opposition ne débouchera que sur une résolution : marcher séparément au premier tour et se retrouver au second devant l’opposant qui raflera le plus de plus de voix à son issue. La formule satisfait tous, d’autant que le but déclaré des uns et des autres est «de « faire partir Wade ». Et puis, l’objectif d’un parti politique est de prendre le pouvoir.