Les uns et les autres ne cessent d’épiloguer sur la voie que compte emprunter le patron de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci), M. Karim Wade, pour aller au … Sommet. Et la dernière «idée reçue», d’autres diront «simple vue de l’esprit», a été de le nommer au Sénat dont le titulaire est, d’après la Constitution, le dauphin du président de la République. Et le tour est joué. Pour couper court aux «interprétations hasardeuses et autres conjectures», les idéologues de la «Génération du concret» sont sortis, pour la première fois, de leur réserve. Et c’est pour marteler de manière tranchée : «Si Karim veut succéder à Wade, il ira labourer les circonscriptions électorales avec ses pieds, les mains sur le cœur et plein de projets dans la tête. Seul, le peuple souverain aura le dernier mot. Aucune broderie constitutionnelle ne passera. Il faut que cela soit dit et répété».
«La République n’est pas une monarchie»
Rappelant, afin que nul n’en ignore, que «la République n’est pas une monarchie», l’équipe de Karim Wade, prenant au rebond notre interrogation d’hier, (Et si Karim Wade héritait du Sénat ?), y va d’ailleurs d’une «vive exclamation» : «Karim n’héritera pas du Sénat : la République n’est pas un héritage» ! Mieux, nos interlocuteurs ont cru devoir remonter la machine du temps pour rappeler que «c’est par le fait d’un collège électoral spécial que le Président Senghor accéda, dix jours après l’adoption plénière de la première Constitution, celle du 26 août 1960, à la magistrature suprême». Vingt ans plus tard, «c’est le même manège qui a prospéré - après une haute couture constitutionnelle, celle de l’article 35 de la charte fondamentale de 1963 - pour qu’Abdou Diouf devienne président de la République».
«La voie des urnes est un acquis intangible»
Vu sous cet angle, les sherpas de Karim Wade ne s’étonnent pas outre mesure, que «le 1er janvier 1981, accompagné de son chauffeur, Diouf se rende au Palais de Justice». Comme s’il s’agissait d’une affaire banale, le greffier annonce l’affaire 3581 figurant sur le rôle : la prestation de serment du nouveau chef de l’Etat. Pour dire, en définitive, que «dans l’un comme dans l’autre cas, aucun d’eux n’est venu au pouvoir par la voie des urnes». Bref, il a fallu attendre mars 2000 pour que Me Abdoulaye Wade soit élu, du fait de la seule volonté populaire, président de la République. «La voie des urnes est un acquis intangible et absolu que nous n’entendons pas remettre en cause», jure Cheikh Diallo, le conseiller en communication de Karim Wade.
SERIGNE SALIOU SAMB ET PAPA SOULEYMANE KANDJI
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