La pétition pour les 20 milliards enfle : Bara Tall fait feu de bon bois, les Wade effrayés

XIBAR.NET (Dakar, 18 Juin 2010) - Un peu plus d’une semaine après le lancement de sa pétition pour que toute la lumière soit faite sur les 20 milliards de Sudatel, et que l’argent, évaporé, revienne au Sénégal, l’initiative de Bara Tall prend une ampleur qui a commencé à faire très mal au président Wade, qui a commencé à manœuvrer pour ramener Bara Tall à de meilleurs sentiments.

Mardi dernier, la pétition de l’entrepreneur Bara Tall, pour le retour dans les caisses du Trésor des 20 milliards issus de la licence de Sudatel et des 26 milliards décaissés pour des villas fictives dans le cadre de l’Anoci, les signataires ont aujourd’hui largement dépassé les attentes. Le nombre de ses signatures aurait, déjà, dépassé celles de la pétition, qui avait été lancée pour l’octroi du signal de la télévision Futurs médias de Youssou Ndour. Cependant si celui-ci avait fini par renoncer à son combat contre les Wade, suite à leur accord pour sa lucarne, la pétition de Bara Tall ne sera pas facile à arrêter. Car si celle pour la télévision du musicien visait des intérêts privés, la pétition de l’entrepreneur est au service de la patrie.

D’ailleurs, pour bon nombre de citoyens qui l’ont signée si, par « miracle », Bara renonçait à se fonder sur elle pour déposer au niveau international une plainte contre X, n’importe quel autre citoyen pourrait le faire. « Les idées justes n’appartiennent à personne » écrivait le président chinois Mao Zedong. Fort heureusement Bara Tall a soutenu face à l’intimidation policière que même s’il recevait une balle, il exige que l’on inscrive sur sa tombe : « où sont les 20 milliards » ? Il s’y ajoute que ce sont des chancelleries, en désaccord avec les pratiques de Wade, qui appuient, désormais, Bara Tall pour le succès de son combat, pour le rapatriement des 20 milliards de Sudatel. Ils seraient logés dans une société de Dubaï ; sans oublier les 26 milliards décaissés, depuis plus de deux ans, pour des villas, qui ne sont jamais sorties de terre.

Tout indique que Bara Tall ira jusqu’au bout du combat. Car, pour son entourage, le self made man qu’il est « n’est pas du genre à renoncer ». Ceci, d’autant qu’il a subi les Wade dans sa chair, sa conscience et ses affaires. Il a été emprisonné dans le cadre des chantiers de Thiès, où il fut accusé de surfacturation, avant que la justice ne prononce le non-lieu total à son endroit. Mais, depuis, son entreprise est sevrée de tout marché public, le poussant à remercier bon nombre des 3000 travailleurs qu’il employait. Pour son entourage, Bara Tall qui a encore gagné deux procès contre l’État, qui exigeait qu’il paye 2 millions par jour tout le temps qu’il tardera à refaire la route Fatick-Kaolack, ne peut plus faire marche en arrière. Il va camper sur ses positions, même s’il a été informé que le président Wade déclare, en privé, qu’il a, encore été induit en erreur à son sujet et qu’il veut rectifier le tir, avant la fin de son mandat. Il ne voudrait pas compter Bara Tall parmi les victimes de son régime.

Pour ses proches, son initiative peut faire de lui le « Yayi Bonni sénégalais », le technocrate qui a réussi à devenir le président du Bénin. Sa pétition sort des sentiers battus de la classe politique et pourrait être « l’arme fatale contre les Wade », dont les pratiques sont décriées même par les bailleurs de fonds, après les Etats-Unis d’Amérique, la France, le Brésil et des Sénégalais. L’opposition était réactive. L’entrepreneur a lancé une idée concrète, qui risque de faire de lui le « bourreau » des Wade, estime-t-on, de plus en plus. À défaut, il sera celui qui fournira l’arme.