Pour corriger l'absence de l'opposition dite significative au sein des trois institutions de la réplique que sont le Craes, l'Assemblée nationale et le Sénat, le président Wade, après avoir épaulé et encouragé pas mal de partis à aller aux élections, les a en retour sucrés. Des cooptés au niveau du Craes, des députés, des sénateurs, un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, et un autre au Sénat, Wade offre du jus à l'opposition parlementaire. Ceci, pour corriger les carences, combler le vide laissé par l'opposition dite significative, mais aussi donner une crédibilité aux institutions de la république vis-à-vis de l'opinion internationale. Ainsi, l'Aj/Pads, le Waarwi, le Ps/A, le Psd /Jant-bi, le Rp, le Pvd, le Rsd de Robert Sagna, les alliés (Cap 21, Urd, Parena) et quelques mouvements de soutien ont été invités au partage du gâteau…
Vainqueur de l'élection présidentielle de février 2007, le président Me Wade avait vu sa victoire contestée par l'opposition. Ainsi, cette dernière regroupée au sein du Cpa, fustigeant le fichier électoral, l'organisation des élections et brandissant le hold-up électoral avait refusé de participer aux élections législatives. Logique pour logique, elle avait boycotté les législatives. Ainsi, Me Wade voulant « casser » cette décision, et montrer à l'opinion nationale et surtout internationale qu'il existe bel et bien une opposition au Sénégal, a sorti la solution de sa boîte secrète. Aussi, a-t-il pisté des partis pour les pousser à se présenter aux législatives. Dans cet ordre d'idée, des partis souteneurs de Me Wade lors de la présidence comme le Rp de Mamoune Niasse, le Psd/Jant-bi de Mamour Cissé, le Waar-wi de Modou Diagne Fada, le Crc de Aliou Dia, le Ps/A de Souty Touré, iront aux législatives. Des sources disent qu'ils ont tous étaient financés par Me Wade. Parallèlement, Me Wade s'appuie sur sa pépinière de souteneurs (600 mouvements de soutien, Cap 21, Pr de Agne, Urd de Djibo, Ppt de Me El Hadji Diouf et des transhumants). Ainsi, Me Wade rafle la mise, soit 141 sièges sur les 150 à pourvoir, et « offre » le reste à ses « souteneurs ». Mieux, il les pousse à former un groupe parlementaire. Il s'agit du Waar-wi, du Ps/A, du Psd/Jant-bi, de l'Aj/Pads, du Crc qui se sont constitués pour en faire un groupe parlementaire. Ce sont ces mêmes partis qui se sont retrouvés au niveau du Sénat pour en constituer un groupe parlementaire, cette fois-ci de sept sénateurs dirigé par Binta Samba Bâ de l'Aj/Pads. Mieux, l'opposition parlementaire est présente au niveau des bureaux de l'Assemblée nationale et au niveau du Sénat. Si à l'Assemblée, seuls les alliés (Latif Guèye et Diégane Sène) font partie du bureau, le contraire est noté au niveau du Sénat. Ainsi, dans cette deuxième chambre, l'on note les présences de Boubacar Thioub de l'Urd, deuxième vice-président (allié), de Mouhamadou Mamoune Niasse, sixième vice-président (leader du Rp), de Mme Sokhna Dieng Mbacké, comme septième vice-président (du Pvd), de Souty Touré (leader du Ps/A) comme huitième vice-président et de Sidy Dieng secrétaire élu (président du Cosewa) En plus de ces membres de bureaux, Me Wade a choisi d'autres sénateurs favorables à son camp. En somme, le chef de l'Etat s'est offert la part du Lion dans toutes ces chambres, et a forgé sa propre « opposition parlementaire ». Rien que pour donner une virginité et une crédibilité à ses institutions, mais aussi pour fragiliser l'opposition significative.
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