C’est le président du Sénat, Pape Diop, qui va présider le congrès du Parlement. La décision a été prise par le chef de l’Etat, tout en convoquant le congrès chargé de ratifier les projets de loi votés par l’Assemblée nationale et le Sénat depuis près d’un an. Mieux, renseigne une source, c’est le bureau du Sénat qui sera de facto celui du Parlement. Ce qui signifie que, même dans l’ordre de préséance, les vice-présidents du Sénat viennent avant les membres du Bureau de l’Assemblée nationale. La décision a été d’ailleurs communiquée par lettre au président du Sénat, avec ampliation à Macky Sall. Cette décision du chef de l’Exécutif est une manière pour Wade de trancher la querelle de préséance à laquelle se livraient depuis plusieurs mois le Sénat et l’Assemblée nationale. En effet, en tant que chambre, l’Assemblée nationale vient avant le Sénat, de même, les députés sont «supérieurs» aux sénateurs. Surtout que 65 d’entre eux sont nommés directement par Wade. Cependant, le président du Sénat, selon la nomenclature institutionnelle, vient avant celui de l’Assemblée nationale. En effet, depuis le retour au système bicaméral, le président du Sénat est la deuxième personnalité du pays. Lorsqu’il s’est agi de la convocation du congrès, députés et sénateurs soutenaient que leur chambre était la plus habilitée à présider le congrès du Président. Alors qu’on croyait qu’il allait couper la poire en deux, Wade a tout donné à Pape Diop, au détriment de Macky Sall.
Il faut dire que, depuis l’audition programmée de Karim Wade, président du Conseil de surveillance de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci) à l’Assemblée, les relations sont en dents-de-scie entre le président de la République et celui de l’Assemblée nationale. Et ceux qui croyaient que la crise entre les deux hommes était finie, n’ont qu’à déchanter. En effet, des signes renseignent du contraire. Le dernier en date, le limogeage hier de Mahmout Saleh, connu pour sa proximité avec Macky Sall. En prenant cette décision, le chef de l’Etat ne manque pas de nourrir les débats à l’Assemblée nationale. Qui plus est, dans un pays comme la France, qui sert de référence au Sénégal, c’est le président de l’Assemblée nationale, qui préside le congrès du Parlement.
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