Le Ps inquiet sur la tenue à date des élections

Le député du Parti socialiste (Ps), Khalifa Sall est dubitatif. Au motif que la volonté du pouvoir libéral d’organiser des élections libres et transparentes en 2007 est « fortement sujette à caution ». Invité de l’émission hebdomadaire, « Dianobo » sur Sud-Fm, animé par Pape Allé Niang, Khalifa Sall a fait part aux auditeurs de ses craintes à ce niveau. « Rien, en l’état actuel du processus électoral, ne permet de dire que des élections seront tenues en 2007 », a-t-il laissé entendre. Pendant ce temps, dans sa dernière note contenue dans son Blog-Internet, Robert Sagna le maire de Ziguinchor s’inquiète également à ce sujet « Au fait, le gouvernement peut-il nous communiquer le calendrier précis de l'agenda des élections présidentielles, législatives et locales en 2007 », s’interroge-t-il.

« Mon sentiment est qu’ils (les Libéraux au pouvoir Ndlr) ne veulent pas d’élections en 2007 ». L’invité de Pape Allé Niang du dimanche dernier, le député socialiste, Khalifa Sall trouve en effet, répondant à une question du journaliste que rien n’est fait jusqu’ici pour l’organisation d’élections à date et dans des conditions ne souffrant d’aucune contestation. Il craint d’ailleurs que le pouvoir actuel créé des troubles pour avoir le prétexte de repousser les échéances électorales qui doivent se tenir, selon lui, le dernier dimanche du mois de février et non en fin mars 2007. Or, poursuit, « nous sommes le 8 avril, il ne reste 10 mois et rien dans la procédure actuelle ne permet de dire que les élections auront effectivement lieu ». Pour Khalifa Sall qui pense par ailleurs qu’on a fait parler le guide libyen, le colonel Mouammar El Khadafi lors de son passage à Dakar, pour baliser le terrain, « les zones rurales ne sont pas inscrites et les chiffres livrés par le ministère de l’Intérieur quant à l’état des inscriptions ne sont pas fiables ».

Pendant ce temps, on pouvait lire dans le Blog du maire socialiste de Ziguinchor, animateur de courant au sein de sa formation, Robert Sagna, ses appréhensions quant à la tenue à date de ces futures consultations populaires. « Le silence ambiant entretenu à ce sujet est inquiétant. Il ne doit aucunement être question d'un quelconque report ou d'une quelconque prolongation de mandat !! Il serait tout aussi inacceptable que l'on nous mette dans une situation « d'impossibilité » d'organiser matériellement les élections », lit-on de la main du maire de la capitale du sud dans son Blog. Lui, qui s’interroge : « le gouvernement peut-il nous communiquer le calendrier précis de l'agenda des élections présidentielles, législatives et locales en 2007 ? » Parlant en outre du choix opéré par l’ex-Premier ministre du régime libéral, Idrissa Seck sur la date du 4 avril, jour de célébration de notre fête d'indépendance pour annoncer sa volonté de solliciter le suffrage des Sénégalais lors de l’élection présidentielle à venir, l’animateur du courant « Démocratie et solidarité » (Ds) au sein du Ps assure qu’il en prend acte et intègre dorénavant cette donne politique nouvelle.

DES DONNEES BIOMETRIQUES SUJETTES A CAUTION

Par ailleurs, l’invité de « Diano bi » de dimanche dernier, Khalifa Sall qui se plaint du nombre insuffisant de commissions d’inscriptions et du fait que les commissions mobiles ne soient pas reliées par voie informatique à la Direction de l’automatisation du fichier (Daf) du ministère de l’Intérieur, émet des doutes sur les données bio-métriques. A son avis, elles ne sont pas infalsifiables. Le monsieur élection du Ps s’interroge aussi sur la non-conformité qui existe entre l’inscription sur les listes électorales et la fixation du lieu de vote. Un décalage qui peut autoriser tous les abus. « Tu peux t’inscrire à Dakar et te faire signifier au dernier que tu vote à Thiaroye », a-t-il souligné. Et d’indexer en même temps les « risques de fraudes liés à l’intervention manuelle qui peut être source de beaucoup d’abus ».

Le camarade de Ousmane Tanor Dieng a averti en outre et par ailleurs sur les risques attachés à la politique de harcèlement que le pouvoir exerce sur les hommes politiques et les citoyens. Il croit savoir que cela peut mener à la désobéissance civile. Ce qui serait en train de se passer avec Amath Dansokho qui, selon lui, a tout à fait raison de ne pas déférer à la convocation de la Dic qui ne vise qu’à humilier un homme politique. « Il ne faut pas pousser les hommes jusqu’au mur », a-t-il fait remarquer. Il a fait montre aussi de ses soupçons à l’encontre du président de la République, Me Abdoulaye Wade qu’il a traité au passage de « pyromane » de vouloir pousser dans la rue « pour avoir un bon prétexte de mettre les opposants en prison. Et reporter les élections ». Comme son camarade de parti, Robert Sagna, Khalifa Sall s’est également prononcé sur la déclaration de candidature d’Idrissa Seck. Qu’il trouve que, « cela ne peut pas gêner l’opposition. Bien au contraire, l’objectif d’Idrissa Seck est à son avis de puiser dans le Pds, les forces nécessaires à son positionnement ».