Le Sénégal, sous l’ère de l’alternance, a connu plusieurs propositions de lois. Du report des élections, législatives et locales, de la prorogation du mandat des députés et des élus locaux, en passant par la loi Ezzan, voilà encore que l’Assemblée nationale s’apprête à se tailler d’autres habits encore plus sales. Il s’agit d’une proposition de loi en gestation que son « honorable » Omar Ndoye compte incessamment déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale. Une énième proposition de loi allant dans le sens de limiter à 15, le nombre de jours de grève dans une année scolaire ; et du coup, remettant en cause tous nos acquis syndicaux obtenus à la suite de longues et dures luttes.
Qui n’a pas été victime de mai 68, de l’année blanche de 1988, de l’année invalide de 1994 ou encore d’une session unique ? Presque toute la génération actuelle. En effet, ces derniers pétris de courage, de civisme, de dignité et de « diom » légendaire se sont battus à un moment de l’histoire, pour être dans de bonnes conditions de travail, d’étude et surtout pour passer un bon héritage aux générations à venir. Mieux, le Sénégal au cours de son existence, a ratifié pas mal de conventions et de traités internationaux et autres accords pour aligner ses travailleurs au rang mondial, des nations dites modernes et démocratiques. Des acquis obtenus à partir de hautes luttes et sacrifices. Il s’agit, entre autres, des conventions internationales (97 et 98) de l’Organisation internationale du travail (Oit) signées par le Sénégal, qui risquent d’être bafouées par des hommes politiques animés par des intérêts partisans et personnels. C’est alors au moment où la situation scolaire commence à devenir normale qui de piètres députés, peu honorables, s’engagent dans une voie dangereuse. Celle de jeter à l’eau tous les acquis syndicaux ; pour plaire au maître. Pourquoi bon sang, le député libéral, Omar Ndoye, ignorant les avancés démocratiques, se transforme en « marionnette » pour saper et piétiner notre démocratie. Est-ce une bonne manière de défendre les intérêts des enfants ? Omar Ndoye oublie-t-il que c’est avec les grèves, les désaccords, les échanges que les accords naissent. Une proposition de loi, comme rapporte « Thiey le journal », dit-on, « anti-année blanche » ; ils oublient que « l’anti-année blanche » commencerait par la mise en place de bonnes conditions de travail. Que ce soit des enseignants ou autres travailleurs, tout citoyen sénégalais mérite, ou a même le droit d’exercer dans des conditions acceptables pour tendre vers un Sénégal « émergent ». Une demi-mesure, si l’on interdit aux enseignants le droit d’aller en grève, en l’autorisant aux autres. Ainsi, l’on va vers une loi qui demanderait aux Sénégalais de travailler docilement, sans protester, ni rien exiger ; comme à l’époque coloniale... Une loi « sauvage » qui nous ramènera à l’état animal… Autrement dit, un retour au Moyen-âge de la démocratie…
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